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Vidéo Les débuts de l'odyssée SpaceX : quand les Russes crachaient (littéralement) sur Elon Musk qui voulait acheter leurs vieux missiles pour en faire des fusées

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Les débuts de l'odyssée SpaceX : quand les Russes crachaient (littéralement) sur Elon Musk qui voulait acheter leurs vieux missiles pour en faire des fusées
Les débuts de l'odyssée SpaceX : quand les Russes crachaient (littéralement) sur Elon Musk qui voulait acheter leurs vieux missiles pour en faire des fusées Les débuts de l'odyssée SpaceX : quand les Russes crachaient (littéralement) sur Elon Musk qui voulait acheter leurs vieux missiles pour en faire des fusées (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Jim Cantrell a "travaillé avec beaucoup de gens géniaux, mais lui (Elon Musk), c'est le plus brillant et le plus travailleur de tous". Cet ingénieur aérospatial a fait partie de l'équipe qui a lancé SpaceX avec l'extravagant milliardaire américain en 2002, après un voyage en Russie plutôt raté. Il s'est confié à "Envoyé spécial".

C'est le pari le plus audacieux du multimilliardaire américain : envoyer l'humanité sur Mars. Pour raconter les débuts de la nouvelle odyssée de l'espace selon Elon Musk, "Envoyé spécial" a rendu visite à une autre personnalité unique. Au contraire de son ancien coéquipier, qui refuse tout contact avec les médias, Jim Cantrell a chaleureusement reçu le journaliste Pierre Monégier du côté de Tucson, en Arizona. Cet ingénieur aérospatial, pilote de course à ses heures, parle un peu le français... et parfaitement le russe.

Au cours de ses nombreuses vies parallèles, il a travaillé pour la NASA, a été arrêté à Moscou pour espionnage au temps de l'URSS... mais l'épisode qu'il considère comme le plus marquant de sa carrière a démarré par un coup de téléphone, en juillet 2001. Au bout du fil, Elon Musk. Son idée : racheter à bas prix les missiles intercontinentaux soviétiques de la guerre froide, dont la Russie n'avait plus besoin, et les convertir en fusées spatiales... pour aller sur Mars. 

"Un truc que seules les grandes puissances faisaient"

"On est allés en Russie trois fois ensemble, raconte Jim Cantrell, et les Russes se sont foutus de lui : ils ne le prenaient pas au sérieux. Elon n'avait pas encore 30 ans, il était plutôt mal habillé. C'est très important pour les Russes. Ils l'appelaient 'le petit garçon'. Et à un moment, l'un d'eux s'est penché, et il a craché sur les pieds d'Elon, puis sur mes pieds. Elon m'a dit : 'Il nous a craché dessus ?' J'ai dit : 'Oui, je crois qu'ils ne nous respectent pas trop...' A partir de là, dans l'avion du retour, Elon a décidé qu'il construirait les fusées lui-même. Et pour comprendre à quel point l'idée était folle à l'époque, il faut se rappeler que c'est un truc que seules les grandes puissances faisaient..."

A leur retour de Russie en mai 2002, il fonde SpaceX et relance la conquête spatiale. Son objectif : Mars. "Elon sait se montrer charmant et vous entraîner dans ses projets, vous convaincre de le suivre. Ça, c'est la partie sympa, commente Jim Cantrell. La partie la plus difficile, c'est de suivre le rythme. Honnêtement, je ne sais pas s'il lui arrive de dormir". Souvent, Elon Musk l'appelle à 3 heures du matin. Jim ne tiendra cette cadence infernale que durant dix-huit mois. Il abandonne la course, la fusée Elon décollera sans lui.

Extrait de "Dans la tête d'Elon Musk", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 25 mai 2023.

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