: Vidéo Le nouveau mode opératoire des jihadistes
Yves Trotignon, ex-agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), répond à "Envoyé spécial" sur les possibles failles des services de renseignements français.
En dépit d’un arsenal antiterroriste très lourd, trois terroristes ont réussi à semer la terreur en plein Paris. Comment expliquer que les services de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) n’aient pas su intervenir avant qu’il soit trop tard ?
Selon Yves Trotignon, ex-agent de la DGSE, les mécanismes d'attaques terroristes ont radicalement changé depuis les attentats du 11 septembre 2001. "Plus un attentat est compliqué à réaliser, plus on va détecter en amont ses préparatifs."
Des cellules terroristes resserrées
C'est pourquoi les jihadistes français et européens préparent des attaques de moyenne ampleur. Les cellules terroristes sont réduites à une, deux ou trois personnes, souvent de la même famille, afin de minimiser les risques de se faire identifier par les services des renseignements généraux.
"La tactique choisie depuis des années et qui a été théorisée par les idéologues jihadistes, c'est de privilégier les opérations d'intensité moyenne, avec des équipes très autonomes", révèle Yves Trotignon.
Derrière ces jihadistes français, le groupe Etat islamique et Al-Qaida
Selon l'ancien agent de la DGSE, ces hommes "vont agir de façon très libre", en suivant "une feuille de route très large qui dit 'faites un attentat, tuez des gens, faites ça quand vous voulez, et nous on sera derrière pour revendiquer et faire le service après-vente de propagande'."
Pourtant, malgré cette explication, beaucoup de questions perdurent. Il semblerait, par exemple, que la DGSI n’ait jamais eu en main les informations opérationnelles détenues par Washington concernant les déplacements au Yémen des frères Kouachi, auteurs de la fusillade à Charlie Hebdo. Ce manque de communication entre les différents services souligne les failles de ce système.
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