: Vidéo Dans les coulisses de "Molière, l'opéra urbain"

En ce printemps 2024, un spectacle 100% "made in France" cartonne et donne un coup de jeune à un genre que l'on croyait presque ringard, la comédie musicale. En rap et en slam, il raconte, avec une bonne dose d'humour et d'anachronismes, le parcours d'un rebelle du XVIIe siècle... Molière. Un personnage auquel "on peut totalement s'identifier, s'enthousiasme le metteur en scène Ladislas Chollat. Un gars qui est dans la rue, qui part en troupe avec sa bande de copains, qui tente des aventures, qui se prend des vents parce qu'au départ ça marche pas…"  

Financer un tel show coûte chaque soir une petite fortune. Il y a d'abord la location d'une salle à sa mesure (Dôme de Paris, Palais des sports, Forest National à Bruxelles...) et aussi la rémunération de la cinquantaine de personnes qui travaillent en coulisses (soit environ 50% des dépenses d'une comédie musicale). 

Des costumes luxueux, un décor impressionnant

Pour que la magie opère, un autre poste est incontournable. Le producteur à succès Dove Attia (Les Dix Commandements, Le Roi Soleil...) a fait visiter aux journalistes d'"Envoyé spécial" les impressionnantes coulisses de cette énorme machine. Il les emmène dans l'allée où attendent une partie des quelque 350 costumes, tous "faits main". Un savant alliage de matières précieuses dignes du Grand Siècle et de textiles assez souples pour ne pas entraver les danses... qui représente "une fortune : certaines de ces pièces uniques peuvent atteindre plus de 1 200 euros".

Mais le poste qui a englouti 20% du budget, soit 800 000 euros, c'est le décor : "Un énorme dispositif" de passerelles mobiles et de praticables, le tout télécommandé, qui "implique un montage et un démontage très lourds", c'est-à-dire deux journées de travail avant la représentation.

Pour que cet "opéra urbain" voie le jour, les producteurs ont déboursé 4 millions d'euros. Un investissement "très, très risqué, souligne Dove Attia, car les prix des places tournent autour de "50 euros, là où à Broadway on est à 160, 180 dollars, 200 dollars, pour la même chose". Le public est au rendez-vous, mais il faudra près de deux ans pour amortir cette comédie musicale. Pour atteindre l'équilibre, la troupe enchaîne les tournées. 

Extrait de "Comédies musicales : la partition du succès", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 2 mai 2024.

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