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Vidéo "Aucun mot ne peut décrire ce que nous vivons en tant que Gazaouis" : il filme pour "Envoyé spécial" son quotidien dévasté, sous les bombes des représailles israéliennes

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"Aucun mot ne peut décrire ce que nous vivons en tant que Gazaouis" : il filme pour "Envoyé spécial" son quotidien dévasté, sous les bombes des représailles israéliennes
"Aucun mot ne peut décrire ce que nous vivons en tant que Gazaouis" : il filme pour "Envoyé spécial" son quotidien dévasté, sous les bombes des représailles israéliennes "Aucun mot ne peut décrire ce que nous vivons en tant que Gazaouis" : il filme pour "Envoyé spécial" son quotidien dévasté, sous les bombes des représailles israéliennes (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Alors que tout accès à Gaza est impossible aux journalistes occidentaux, "Envoyé spécial" a demandé à un habitant de filmer lui-même son quotidien. Omar ne cache pas sa peur ; il tente juste de survivre, minute après minute, sous les bombes.

Omar a 28 ans, il est architecte dans une compagnie de construction, à Gaza. Depuis le 7 octobre, il a dû fuir sa maison du quartier de Rimal, réduit en poussière par les représailles israéliennes. L'enclave palestinienne étant fermée aux journalistes occidentaux, le jeune homme a accepté de filmer son quotidien pour "Envoyé spécial".

Il est allé à la rencontre des réfugiés qui s'entassent au centre d'accueil de Khan Younès, à la périphérie Sud de Gaza. Plus de 1 600 civils se massent dans l'école de garçons devenue un camp géré par le personnel de l'ONU. "On vit dans la peur, même ici, déclare un homme devant la caméra d'Omar. Il y a deux jours, les avions israéliens ont frappé une école. Il y a eu six morts. De toute façon, dans tout Gaza, il n'y a nulle part où tu seras en sécurité."

Ce matin-là, Omar s'est réveillé "avec des bombardements israéliens à environ 100 mètres". A l'image, le jeune homme tremble et ne cache pas sa frayeur. "Aucun mot en arabe ni en anglais ne peut décrire ce que nous vivons dans ces moments-là, en tant que Gazaouis." Malgré la peur, il faut sortir, à la recherche d'eau potable et d'un peu de nourriture.

Rien à manger, et "l'eau potable manque cruellement"

Dehors, Omar filme des rues éventrées sous les carcasses de voitures et les gravats, "les dégâts des derniers bombardements, tout près de nous". Tous les magasins sont fermés. Des dizaines de Gazaouis font la queue devant une boulangerie, le seul endroit où acheter un peu à manger ce jour-là. Pour boire, on récupère un bidon d'eau à la citerne amenée au coin de la rue par une charrette...

La nuit précédente, un café a été frappé par un bombardement, tout près de l'endroit où dormait Omar. "Douze ou treize personnes ont perdu la vie, en un clin d'œil." Pour lui, sortir dans la rue est désormais trop risqué. "Parce que si le missile tombe sur ta maison, au moins, des gens pourront dire qui tu étais. Alors que si tu es fauché en pleine rue, personne ne saura. Tu seras mort, enterré, certainement en mille morceaux, et personne ne pourra jamais mettre un nom sur ta tombe."

Extrait de "Des civils dans la guerre", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 26 octobre 2023.

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