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Hollande et Sarkozy sur France 2 : ce qu'il faut en retenir

Une semaine avant le grand débat d'entre-deux-tours, les deux candidats se sont succédé sur le plateau de "Des paroles et des actes". Les points importants de de leurs interventions.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Nicolas Sarkozy et François Hollande, sur le plateau de "Des paroles et des actes", le 26 avril 2012. (FTVI)

Une semaine avant le grand débat d'entre-deux-tours, qui se tiendra mercredi, François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont croisés, jeudi 26 avril, sur le plateau de "Des paroles et des actes", sur France 2. Les deux finalistes de l'élection présidentielle, se sont succédé, sans débattre, pour répondre aux questions de David Pujadas, Fabien Namias, Nathalie Saint-Cricq et François Lenglet. Désigné par le tirage au sort, c'est François Hollande qui est passé le premier sur le gril.

• François Hollande

L'enjeu. Arrivé en tête au premier tour et plus que jamais favori des sondages, François Hollande devait avant tout gérer son avance. En clair, répondre aux attaques lancées par le camp Sarkozy, tout en évitant le faux-pas, l'arrogance ou l'excès de confiance. Mais ce nouveau "grand oral" était aussi l'occasion, comme pour son rival, d'adresser des messages pour convaincre les électeurs ayant choisi François Bayrou ou Marine Le Pen le 22 avril.

La phrase. "Je ne laisserai pas dire qu'il y a du vrai travail et du faux chômage. Il y a du travail qui mérite d'être valorisé et du chômage qui mérite d'être combattu." François Hollande fait référence au "vrai travail" que Nicolas Sarkozy veut célébrer place du Trocadéro à l'occasion du 1er mai.

L'attaque. "Celui qui demande plusieurs débats, généralement, n'est pas celui qui est dans la meilleure position", a asséné François Hollande, répondant aux critiques de son adversaire sur son refus de participer à plusieurs débats. Il a notamment rappelé que Ségolène Royal avait débattu deux fois en 2007 (dont une face à François Bayrou) et que Valéry Giscard d'Estaing avait tenté de le faire, en vain, face à François Mitterrand en 1981.

Le clin d'oeil aux électeurs de Le Pen. François Hollande a revendiqué le fait de pouvoir "parler" aux électeurs FN du premier tour, ajoutant toutefois qu'il n'avait "pas besoin de parler comme le FN" et ne pas être "dans une course folle" aux électeurs. Sur l'affaire du policier mis en examen pour homicide volontaire, il a affirmé qu'il devait pouvoir "continuer à travailler" car "la présomption doit être totale".



Le clin d'oeil aux électeurs de Bayrou. Le candidat socialiste a dit avoir lu la lettre que François Bayrou lui a adressé, ainsi qu'à Nicolas Sarkozy. Tout en soulignant ne pas être dans une "entreprise de négociation", François Hollande a noté plusieurs convergences, notamment sur la priorité donnée à l'éducation, le modèle social issu du Conseil national de la Résistance qui doit être préservé, mais surtout sur la moralisation de la vie politique, cheval de bataille du candidat centriste. François Hollande a ainsi cité le non-cumul des mandats, l'inéligibilité de 10 ans pour les élus condamnés pour corruption et sa proposition d'une dose de 15% de proportionnelle aux législatives.



• Nicolas Sarkozy

L'enjeu. A 10 jours du second tour, la situation commence à devenir critique pour Nicolas Sarkozy, donné perdant dans les sondages avec 6 à 12 points de retard sur François Hollande. Dans la dernière ligne droite, le président sortant doit jouer son va-tout pour espérer rallier une majorité d'électeurs frontistes. Ce qu'il avait commencé à faire ces derniers jours, non sans provoquer un certain malaise dans son propre camp.

La phrase. "Dans le meeting, ça faisait mieux de dire que j'étais allé à Fukushima". Interrogé sur ce "petit arrangement avec la réalité", Nicolas Sarkozy a reconnu qu'il ne s'était pas rendu sur les lieux du désatre de Fukushima, mais seulement à Tokyo pour rencontrer les autorités japonaises. Avec cette explication :

L'attaque. Nicolas Sarkozy n'a pas attendu la première question pour attaquer François Hollande bille en tête sur son refus de participer à un autre débat que celui programmé mercredi 2 mai. "Compte tenu de la multiplicité des sujets, deux débats voire trois auraient été utiles pour les Français qui sont en droit d'avoir un choix clair", a-t-il dit, raillant le fait que les socialistes aient, de leur côté, organisé quatre débats à l'occasion de la primaire.

Le clin d'œil aux électeurs de Le Pen. "Quand Marine Le Pen dit que le soleil est jaune, ou qu'on y voit mieux le jour que la nuit, qu'est-ce que je dois dire ?", a interrogé Nicolas Sarkozy pour justifier la reprise de certaines propositions de la présidente du Front national. Le président sortant a ainsi estimé que les 6 millions d'électeurs de Marine Le Pen "ont émis un vote de crise et d'adhésion à certaines de ses idées". "Je veux dire à ces électeurs que je les respecte, que je ne fais pas de leçon de morale", a-t-il dit. Il s'est par ailleurs dit "pas choqué" par la "perpétuité réelle" proposée par Marine Le Pen.

Nicolas Sarkozy a cependant refusé tout accord avec le FN lors des législatives. "Nous maintiendrons tous nos candidats", a-t-il déclaré. Mais en cas de second tour PS-FN, il n'a pas appelé à voter en faveur du candidat socialiste : "Nous déciderions au cas par cas, l'abstention ou le vote blanc".



Le clin d'oeil aux électeurs de Bayrou. Nicolas Sarkozy a insisté sur la politique de maîtrise des déficits publics qu'il compte mettre en œuvre. "Si j'ai un nouveau mandat, nous serons à moins de 3 % de déficit en 2013. Nous sommes en avance. Nous avions prévu d'être à 5,7 % du déficit, nous sommes à 5,2 %", a-t-il plaidé, pointant également les promesses de François Hollande (hausse du smic, de l'allocation de rentrée scolaire...) qu'il juge, comme François Bayrou, intenables. "Qui est-ce qui va payer ? Ce sont les Français !"

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