François Bayrou sur France 2 : ce qu'il faut en retenir
Le candidat centriste était l'invité de "Des paroles et des actes" jeudi soir. Près de trois heures d'émission pour défendre "la troisième voie" qu'il veut incarner face à l'UMP et au PS.
Près de trois heures d'émission pour défendre "l'alternative", "la troisième voie", face à la "Sarkolandisation" du débat. François Bayrou était l'invité de "Des paroles et des actes", jeudi 8 mars sur France 2.
FTVi vous dit ce qu'il faut retenir de la prestation du candidat centriste.
• L'attaque
Au cours de l'émission, sans surprise, François Bayrou ne cesse de renvoyer dos à dos François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui ne traitent à ses yeux "aucun sujet de fond". "Le programme, pour Hollande c'est de battre Sarkozy, et pour Sarkozy c'est de battre Hollande !"
Pour lui, dit-il à plusieurs reprises, ces deux candidats représentent "les deux risques pour la société française" : la "division" pour Nicolas Sarkozy, "l'illusion" pour François Hollande. Et "si vous me demandez droite ou gauche, c'est que vous n'avez rien compris !".
• La phrase
"Vous êtes gonflés à l'hélium !" Voilà comment François Bayrou répond au journaliste Fabien Namias, lorsque celui-ci lui demande s'il espérait recevoir davantage de ralliements. "Hier, vingt sénateurs, des présidents de conseils généraux, se sont publiquement ralliés à ma candidature", ajoute Bayrou, pour éviter de répondre directement à la question.
Quant à son propre ralliement à l'un des deux finalistes entre les deux tours de l'élection présidentielle, le député béarnais refuse de répondre : "Je serai au second tour !", balaye-t-il. Oubliant qu'en juillet dernier, il avait indiqué que "cette fois, il y aura la nécessité de se prononcer au second tour".
• Les propositions
Au cours de l'émission, François Bayrou prend soin de préciser un certain nombre de ses propositions, en particulier celles qui permettront, selon lui, de réduire de 50 milliards d'euros les dépenses publiques (20 concernant l'Etat, 20 concernant la sécurité sociale et 10 les collectivités territoriales).
Promettant de s'attaquer aux niches fiscales, il propose de supprimer la niche Copé (qui permet d'exonérer d'impôt les plus-values réalisées par les entreprises sur la cession de filiales détenues depuis au moins deux ans), de même que la défiscalisation des heures supplémentaires, et souhaite réformer la défiscalisation des intérêts des emprunts contractés pour acheter des entreprises. Ces trois mesures rapporteraient "une petite dizaine de milliards d'euros", et quelque dix autres milliards d'euros seront obtenus par "un rabot" de 15% sur l'ensemble des autres niches fiscales.
Comme il l'avait déjà fait il y a plusieurs semaines, François Bayrou s'est également prononcé en faveur d'une réforme de l'impôt sur la fortune, proposant de revenir sur les allègements fiscaux liés à l'ISF et de l'intégrer dans l'impôt sur le revenu, "pour être juste et progressif".
Remettra-t-il aussi en cause la fameuse règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ? Pas totalement. "Il ne faut pas le faire à l'aveugle", estime-t-il, en proposant de passer plutôt de passer de "un sur deux" à "un sur trois". Quant aux dépenses, François Bayrou a répété que s'il était élu, les dépenses publiques seraient gelées.
• Le temps fort
"Vous défendez le contraire de ce que vous défendiez en octobre dernier !" A l'occasion du duel avec le socialiste Manuel Valls, François Bayrou reproche à ce dernier de soutenir les propositions "coûteuses" de François Hollande, alors même que le député-maire d'Evry affirmait lors de la primaire socialiste qu"on ne pourra pas dépenser un euro de plus".
"Vous ne tiendrez pas vos promesses ! Vous ne ferez pas les 60 000 créations d'emplois dans l'éducation, vous ne ferez pas les 150 000 emplois jeunes, vous ne ferez pas l'allocation d'autonomie pour les étudiants... Le pays n'a pas les sommes nécessaires pour ce faire. (...) Cette accumulation de promesses ne correspond pas aux réalités du pays."
Justifiant les propositions de François Hollande, Manuel Valls rétorque alors : "Dans votre projet, il n'y a aucun soutien à la croissance. Vous ne pouvez pas présenter uniquement la saignée aux Français ! (...) Votre projet, c'est zéro croissance, zéro espoir." Plus loin, le directeur de la communication de François Hollande enfonce : "Vous avez dit tout à l'heure que Nicolas Sarkozy était le candidat de la division, François Hollande celui de l'illusion. Moi je crois que vous serez celui de la stagnation".
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