Vidéo SMS menaçants, photo de hangar en feu… Un membre de la Confédération paysanne raconte les pressions de représentants locaux de la FNSEA

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SMS menaçants, photo de hangar en feu… un membre de la Confédération paysanne raconte les pressions de représentants locaux de la FNSEA
SMS menaçants, photo de hangar en feu… un membre de la Confédération paysanne raconte les pressions de représentants locaux de la FNSEA SMS menaçants, photo de hangar en feu… un membre de la Confédération paysanne raconte les pressions de représentants locaux de la FNSEA (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE/FRANCE 2)
Après le mouvement de colère du monde agricole qui a secoué le pays, "Complément d'enquête" se penche sur la puissante FNSEA. Largement majoritaire dans la profession, le syndicat écrase la concurrence... Dans cet extrait, un membre de la Confédération paysanne raconte une série d'intimidations venues du plus haut niveau local, sur fond de conflit autour des méga-bassines.

La Confédération paysanne, syndicat ancré à gauche, n'a jamais été bien vue chez le numéro 1 de la profession, le mastodonte FNSEA, mais dans la région Nouvelle-Aquitaine, les tensions se sont exacerbées ces dernières années. Les deux camps s'opposent frontalement au sujet des méga-bassines, ces retenues d'eau artificielles – et plus encore depuis la manifestation de Sainte-Soline, en mars 2023. 

Certaines chambres d'agriculture, instances départementales dominées à une écrasante majorité par la FNSEA, invoquent ce désaccord pour refuser des subventions à la Confédération paysanne. Benoît Jaunet, un éleveur qui est aussi porte-parole de cette dernière dans les Deux-Sèvres et a manifesté contre les retenues d'eau illégales, n'en reçoit plus depuis deux ans. Mais, avec certains messages provenant de cadres de l'antenne locale de la FNSEA, le conflit a pris une autre dimension.

"Ça peut être considéré comme des menaces de mort"

L'éleveur a déposé une main courante après des SMS qu'il a jugés menaçants. En novembre 2021, après sa participation à une manifestation anti-bassines, l'ancien président de la FNSEA79 lui conseille par exemple de "réfléchir à [s]on environnement agricole". Un an plus tard, juste après un autre rassemblement d'opposants, son successeur prend le relais. Sur Facebook, il se dit "chaud pour une soirée festive à la ferme" de Benoît Jaunet… sous une photo de hangar en feu. De quoi inquiéter, d'autant que l'exploitation a déjà subi un incendie criminel, dont les auteurs n'ont jamais été arrêtés. 

En revanche, l'auteur des premiers SMS menaçants a pu être interrogé par "Complément d'enquête". Alain Chabauty présidait la FNSEA79 de 2013 à 2020. Selon ses dires, il aurait seulement voulu avertir le porte-parole de la Confédération paysanne que "qui sème le vent récolte la tempête" et qu'"à force d'être extrémiste"... Selon lui, le climat est explosif : "Un jour, il y a quelqu'un qui pétera un câble, ça ne peut pas se passer autrement." Chez certains agriculteurs, ajoute-t-il, c'est désormais "un fusil par bagnole, un fusil par tracteur".

Que pense-t-on au siège parisien de la FNSEA d'une telle attitude de la part de ses représentants locaux ? Interrogé par "Complément d'enquête", Arnaud Rousseau, le nouveau leader du syndicat, condamne "sans ambiguïté" toute forme de violence. 

Extrait de "Agriculture : pour qui roule la FNSEA ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 29 févier 2024.

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