Vidéo Quand Ferrero, la multinationale qui possède Nutella et Kinder, se fait rattraper par le fisc français

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
Ferrero, la multinationale qui possède Nutella et Kinder, se fait rattraper par le fisc français
Ferrero, la multinationale qui possède Nutella et Kinder, se fait rattraper par le fisc français Ferrero, la multinationale qui possède Nutella et Kinder, se fait rattraper par le fisc français (COMPLEMENT D'ENQUETE / FRANCE 2)
C'était en 2022, l'année du pire scandale sanitaire de son histoire, les Kinder contaminés à la salmonelle qui ont envoyé des dizaines d'enfants à l'hôpital. Cette année-là, la branche commerciale de Ferrero France a eu droit à un redressement fiscal : le groupe italien domicilié au Luxembourg a dû rapatrier en France 115 millions d'euros.

C'est l'un des dossiers sur lequel le géant du chocolat cultive la discrétion : la gestion de son empire financier. La multinationale de la confiserie aux 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires (pour l'année 2023) est installée depuis cinquante an dans un paradis fiscal, le Luxembourg.

C'est une holding, Schenkenberg, qui détient toutes les filiales du groupe dans le monde : 104 entreprises, presque toutes contrôlées à 100%. Elle aurait généré pour la dynastie Ferrero plus de 10 milliards d'euros de dividendes en vingt ans, quasi non imposables, selon un journaliste italien qui a enquêté sur l'empire Ferrero. "Si Ferrero International et Schenkenberg étaient en Italie, souligne-t-il, ils paieraient plus d'impôts, beaucoup plus d'impôts." Les économies se chiffrent en milliards d'euros. A ce jeu, les contribuables italiens sont perdants, mais les Français aussi.

Un redressement fiscal de 45 millions d'euros


En 2022, donc, quelques mois après le scandale Kinder, la branche commerciale de Ferrero France a été rattrapée par un contrôle fiscal, révélé par le journal en ligne "L'Informé". Dans l'Hexagone, Ferrero France Commerciale distribue bonbons, chocolats et pâte à tartiner pour un chiffre d'affaires annuel moyen de 1,3 milliard. Une tâche que le siège aurait "oublié" de rémunérer à sa juste valeur pendant six ans, de 2015 à 2021. Le fisc lui a donc rafraîchi la mémoire, en lui demandant de rapatrier du Luxembourg 115 millions d'euros – dont le Trésor public a récupéré près de 45 millions. 


Selon Me Eric Lecocq, avocat fiscaliste et ancien inspecteur des impôts consulté par "Complément d'enquête", sans qu'il soit vraiment illégal, cet acte de gestion a été considéré comme "anormal" par Bercy. D'où ce redressement fiscal.De son côté, la filiale française précise avoir mis en œuvre la procédure de régularisation spontanée, et assure n'avoir écopé d'aucune majoration ou pénalité fiscale.

Extrait de "Ferrero : les petits secrets du géant du chocolat", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 17 octobre 2024.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS) & Android), rubrique "Magazines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.