: Vidéo Complément d'enquête. A Téteghem, la loi de la jungle des passeurs
A Téteghem, dans le Nord-Pas-de-Calais, un camp de migrants à l'origine paisible s'est mué en une jungle où les passeurs font la loi. Le maire, Franck Dhersin, a montré à une équipe de "Complément d'enquête" comment s'organise leur business. La tension est montée récemment, et il craint une balle perdue. Extrait.
Près de Téteghem, dans le Nord-Pas-de-Calais, passe l'autoroute A16, qui mène à l'Eurotunnel. L'afflux de migrants attire une jungle de profiteurs et met en danger un camp de fortune jusque-là paisible. "Il y a là des gens qui souffrent et ont risqué leur vie, et au milieu, les pires salauds de la terre !" dénonce le maire.
Après avoir expliqué à "Complément d'enquête" comment les camions chargent en trois minutes une douzaine de clandestins cachés dans les fourrés, Franck Dhersin nous montre une base arrière dans la forêt, et salue trois passeurs-veilleurs qu'il connaît bien : "It's not the police ! It's only me, don't worry !" ("Ce n'est pas la police ! Ce n'est que moi, ne vous inquiétez pas !") Pour attendre le camion, une zone aménagée, avec des compteurs électriques trafiqués et des sièges.
Des impacts de balle tout près des réfugiés qui dorment
Avec 3 000 "clients" bloqués à Calais et dans la région, les passeurs ne se cachent même plus. Des mafias se partagent camps d'accueil et aires de repos, imposant un business cynique avec tarifs à la carte : 500 euros pour une ouverture de porte, 3 000 pour un passage dans la remorque d'un camion...
L'ambiance du camp de Téteghem s'est récemment dégradée. Le maire, indigné, montre aux journalistes des impacts de balle de gros calibre sur des conteneurs où dorment des réfugiés syriens. Rackettés par les passeurs, ceux-ci paient 10 à 20 euros la nuit. Dans cet extrait, on voit les trafiquants débarquer en berline à 30 000 euros immatriculée en Grande-Bretagne. C'est là que se trouvent les chefs de ce réseau installé ici depuis quatre ans, avec une quinzaine d'exécutants.
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