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Vidéo Ghetto ethnique : le coup de Bard

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Un vent de ras le bol souffle sur le quartier du Petit Bard, à Montpellier. Les 2000 habitants sont pour la plupart d'origine maghrébine, et un groupe de mères a décidé de dénoncer ce qu'elles appellent de la ségrégation. Cette vie communautaire, elles n'en veulent plus ! Elles refusent que leurs enfants, français, grandissent avec l'accent marocain.

Un vent de ras le bol souffle sur le quartier du Petit Bard, à Montpellier. Les 2000 habitants sont pour la plupart d'origine maghrébine, et un groupe de mères a décidé de dénoncer ce qu'elles appellent de la ségrégation. Cette vie communautaire, elles n'en veulent plus ! Elles refusent que leurs enfants, français, grandissent avec l'accent marocain.

Safia emmène son fils de 10 ans jouer au football à l'autre bout de la ville. Pour qu'il croise une fois dans la semaine des "petits Blancs" comme elle dit. Reportage au milieu d'un ghetto ethnique. Safia est une des mères en colère du Petit Bard, un quartier populaire de Montpellier. Elle vit là depuis 10 ans et ses trois enfants y sont scolarisés. Il y a 20 ans, ce quartier était encore "multiculturel", des pieds-noirs, des Espagnols et des Français y vivaient ensemble. Puis les "blancs" sont partis. Pas besoin de "fichage ethnique" cher à Robert Ménard pour se rendre compte de la situation à la sortie de l'école maternelle. Safia s'est confiée à Laure Pollez et Vincent Piffeteau, pour Complément d'enquête : "Il y a un manque de mixité. Les enfants sont tous de la même origine ethnique, tous des marocains, des maghrébins".

Et les mères sont en colère, elles veulent de la mixité sociale et ethnique pour leurs enfants. Elles réclament du "vivre ensemble", un thème redevenu d'actualité depuis les attentats de janvier à Paris. Pour elles, le Petit-Bard est un ghetto "ethnique" et elles ne veulent plus de cette  vie communautaire.

La directrice de l'école maternelle a fait le choix d'y travailler. C'est la seule "blanche" et elle soutient les mères qui se battent pour leurs enfants. Elle le constate chaque jour, la non-mixité provoque des dégâts très concrets. Ses élèves ne parlent pas bien le français : "Il y a un niveau de langage sur la maternelle qui est bien inférieur à ce qu'on peut trouver ailleurs". Dans le quartier de Bard, la mixité sociale et ethnique est en panne.

Un reportage de Laure Pollez, Vincent Piffeteau, Anne Cohen et Antonin Fajon.

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