Complément d'enquête : "France, que reste-t-il de ton prestige ?"
La 5e puissance mondiale est-elle toujours un "grand pays" ? Dépeinte par les économistes comme "l'homme malade de l'Europe", décriée par Arnaud Montebourg, qui la dit "soumise à l'Allemagne", la France brille-t-elle toujours autant à l'étranger ? Complément d'enquête, jeudi 23 otcobre à 22h20, nous entraîne de Lima à Pekin, en passant par la Californie, sur les pas du prestige français et de son influence encore bien réelle.
Rectificatif : nous avons fait un raccourci en affirmant que les lycées français étaient gratuits pour nos ressortissants. Cette mesure avait été instaurée en 2007 de la seconde à la terminale. Depuis 2012, cette gratuité pour les lycéens français a été supprimée.
La France rayonne-t-elle toujours autant dans le monde ? Longtemps, grâce à sa langue, sa diplomatie, ses arts et sa culture, le pays a exercé une réelle influence sur le monde. Elle était perçue par les étrangers comme le pays de l'élégance et de la culture, un socle inébranlable des connaissances du monde et de la sagesse et surtout la terre des droits de l'Homme.
Ce "pouvoir" s'est il essoufflé avec le temps, bousculé par une mondialisation qui a redistribué les cartes ? Et une question est sur toutes les lèvres : la France a-t-elle encore les moyens des ses ambitions ?
Les grands crus de Pékin
C'est un peu l'eldorado pour les vignobles français, un formidable débouché pour les grands crus de Bordeaux et de Bourgogne. 12 millions d'euros ont été investis dans les vignes chinoises et un château de 1600 m2 Lafite Rothschild y a été construit, l'un des crus les plus renommés de France, vient de s'installer près de Pékin.
La Chine est assoiffée de bouteilles de rêve et ses milliardaires s'offrent des Pétrus 2009 à 1 500 euros ou un Château Lafite Rothschild à 20 000 euros la bouteille. Depuis 2006, les importations de grands crus français ont été multipliés par trois. Les grands vins de légende rejoignent les marques de luxe Vuitton, Dior et Chanel dans l'imaginaire des Chinois. Le "French lifestyle " s'applique aussi aux châteaux viticoles. Singulier challenge pour un peuple sans éducation oenologique, habitué à boire du thé ou de la bière. Mais les vins français, c'est chic et de bon goût. Une sorte d'ascenceur social comme rouler en Porsche, collectionner les impressionnistes, les oeuvres d'Andy Warhol ou avoir un jet privé.
Irène Bénefice et Mathieu Rénier ont suivi des oenologues dans le désert de Gobi, venus vendre leur savoir-faire à de riches propriétaires terriens. Au risque de se faire copier ?
La classe à la française
L'actrice Jodie Foster ou l'architecte Ricardo Bofill ont bénéficié de l'enseignement des lycées français à l'étranger. Le système scolaire hexagonale, souvent villipendé en France, est plébiscité hors de nos frontières. Les Américains en sont particulièrement friands. Ils apprécient la rigueur et l'esprit critique qui y est délivré. 133 pays du monde entier abritent des établissement scolaires français, signe de l'excellence "made in France". Mais ces écoles sont onéreuses. Olivier Sibille et Valérie Lucas se sont rendus dans le lycée français de Lima, au Pérou avec cette question : ces écoles, instruments de notre influence, rencontrent-elles toujours autant de succès ?
Quand les Français "cartonnent" à Hollywood
Ce sont de véritables stars dans la mecque du cinéma. Dreamworks est le studio de cinéma américain qui emploie le plus de Français. Et Disney, Pixar, ainsi que la Twentieth Century Fox sont attirés par les dessinateurs "frenchies", bourrés de talent et d'humour. Formés le plus souvent aux Gobelins, qui dépend de la chambre de commerce de Paris, ils sortent de la meilleure école au monde dans l'animation. "Nos étudiants sont très recherchés car ils savent animer n'importe quel animal dans n'importe quelle technique : dessin traditionnel, 2D numérique et 3D" explique Marie-France Zumofen, directrice du département animation de l'école. Et ceux qui décrochent un visa s'envolent un temps pour Hollywood. Sébastien Lafargue a enquêté sur ces prestigieux graphistes français. Un reportage en Californie dans les coulisses des studios Dreamworks et à Paris où des producteurs américains viennent profiter de notre régime d'intermittents.
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