Cet article date de plus de neuf ans.

Complément d'enquête : "Charlie, l'impossible héritage"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min - vidéo : 70min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

Trente-huit vacanciers abattus sur une plage tunisienne, un chef d'entreprise décapité en Isère. L'horreur vient à nouveau de frapper, six mois après les attentats de "Charlie Hebdo". "Complément d'enquête", jeudi 2 juillet, à 22h25, revient sur l'onde de choc du 7 janvier. Les traumatismes sont toujours béants.

"Je ne serai plus Charlie Hebdo". Le départ du dessinateur Luz de l'hebdomadaire satirique est le dernier épisode d'une crise qui agite sa rédaction depuis plusieurs semaines. Pourquoi Charlie Hebdo va-t-il si mal ?

Une semaine à peine après les attentats, le journal réussit à sortir son "numéro des survivants". Les chiffres de vente atteignent des records. Et l'hebdomadaire qui était au bord de la faillite reçoit des millions d'euros de dons de particuliers. "Environ 4,3 millions d'euros sont recueillis auprès de 36 000 donateurs venant de 84 pays différents", précisent le nouveau directeur de la publication, le dessinateur Riss, et le gérant du titre, Éric Porthault.

Une somme à laquelle l'hebdomadaire a "intégralement renoncé en faveur des victimes", assure la direction du journal. Les ventes records ont aussi généré une manne financière particulièrement importante. Des sources évoquent un bénéfice de 30 millions d'euros. "Des chiffres fantaisistes", répond la direction de Charlie, qui dénonce des "déclarations inopportunes, inexactes, sources de rumeurs malveillantes et de nouvelles tensions". 

Discorde autour de 30 millions d'euros

C'est l'un des points sensibles qui divisent le Charlie Hebdo post-attentat. Par le passé, les bénéfices tirés du numéro où figuraient les caricatures de Mahomet, en 2006, "avaient été reversés en quasi-totalité aux actionnaires", suscitant déjà une polémique chez les jounalistes, dont les salaires sont très bas. 

Tout cet argent fait plus de mal que de bien et empoisonne la vie du journal satirique. Le 20 mars dernier, 15 salariés, dont l'urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz, réclament à la direction un statut d'actionnaires salariés à parts égales. Ils appellent, dans une tribune publiée dans le journal le Monde, à une "refondation de Charlie Hebdo". Une initiative mal accueillie par la direction. De quoi laisser imaginer que certains membres de Charlie seraient devenus très intéressés. Mais selon Patrick Pelloux, il ne s'agit pas pour les membres de ce collectif de gagner de l'argent, mais plutôt d'être associés aux décisions. Ils voudraient être consultés pour décider de ce qui doit être fait de cette fortune subite.

Les frères Kouachi ont-ils réussi leur pari : "inspirer" des terroristes, installer la peur et diviser la France ?

 Au sommaire : 

"Charlie Hebdo" : condamnés à survivre   

Comment les survivants de l'hebdo satirique se relèvent-ils ? Patrick Pelloux et ses confrères nous ont ouvert les portes de la rédaction de Charlie. Ils nous parlent de leur division autour de l'argent et de leur difficile retour au travail. Surveillés par la police, menacés de mort, leur vie a changé du tout au tout.

Zoé de Bussièrre, Irène Bénéfice, Olivier Gardette et Max Paquereau

Musulmans de France : des lendemains amers

Comment les musulmans qui ont manifesté le 11 janvier vivent-ils l'après-Charlie? Sentiment d'exclusion, repli sur soi, la communauté musulmane se sent montrée du doigt et abandonnée par les pouvoirs publics.

Irène Bénéfice, Lionel Poussery et Mathieu Niewenglowski

Frères  Kouachi : la dernière rencontre

Comment va celui qui a partagé les dernières heures des frères Kouachi, le patron de l'imprimerie où les frères s'étaient retranchés et où ils ont trouvé la mort après l'assaut du GIGN ? Six mois après, cet otage courageux a-t-il réussi à relancer son activité malgré les lenteurs des assurances ?

Romain Verley, Raphaëlle Duroselle et Olivier Broutin

 

La rédaction de Complément d'enquête vous invite à commenter l'émission sur sa page Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #Cdenquete. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.