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Vidéo "On verra si l'Etat fait quelque chose pour nous ou si on nous laisse comme Goodyear et Michelin sur le carreau" : une salariée de l'usine Bridgestone de Béthune

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Durée de la vidéo : 3 min
VIDEO. "On verra si l'Etat fait quelque chose pour nous ou si on nous laisse comme Goodyear et Michelin sur le carreau" : une salariée de l'usine Bridgestone de Béthune
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Article rédigé par France 2
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Céline et Jérôme vont perdre leurs deux salaires avec la fermeture annoncée du site dans le Pas-de-Calais. Une catastrophe pour ce couple qui tente de cacher sa peine devant ses enfants… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 22 novembre 2020.

Le fabriquant japonais de pneus Bridgestone a refusé mi-novembre le plan de sauvetage du site de Béthune, dans le Pas-de-Calais. L’usine de 863 salariés, spécialisée dans la production de pneumatiques pour petits véhicules, doit fermer en 2021. Céline y travaille depuis 2008 et Jérôme a été embauché en 2005. "On est obligés de tenir debout et de garder le moral parce qu’ils sont derrière nous, dit la jeune femme au magazine '13h15 le dimanche' (replay), en parlant de leurs deux jeunes enfants. On sait qu’on doit garder le sourire et faire comme si de rien était devant eux."

"Ce n’est pas évident quand on voit dans les journaux et qu’on entend à la télé que Bridgestone ferme ses portes avec 863 ouvriers dehors, des familles sur le carreau, précise la mécanicienne. On l’entend en boucle, en boucle, en boucle… Non, c’est pas facile à gérer." Jérôme ajoute : "Ça fait quinze ou vingt ans qu’on travaille ensemble. C’est une famille. On se connaît tous bien, on s’amuse tous les jours. Maintenant c’est fait. Ça va fermer. Je me demande comment on va faire par la suite si on ne trouve pas de boulot. Il y en a qui sont divorcés et qui sont tout seuls…"

"A l’heure actuelle, on est en colère"

"C’est un deuil, c’est la fin de Bridgestone, c’est la fin d’une histoire. Tout s’éteint, c’est définitif", dit Céline en essuyant rapidement une larme qui coule sur son visage, pour ne pas être vue de l'un de ses enfants qu’elle promène avec son conjoint. Il va falloir désormais envisager deux reconversions dans un même foyer. Toute une vie à réinventer pour ce couple qui ne s'attendait pas à cette double peine, espérant faire toute leur carrière dans l'entreprise.

"Depuis le 16 septembre 2020 [annonce de la fermeture], on était dans un état d’esprit triste, dans le doute, déçus. Et depuis la nouvelle annonce [12 novembre], à l’heure actuelle, on est en colère. Maintenant, on attend les aides du gouvernement, le fameux plan de relance dont on parle tant. Je crois que ce que je vois en fait. Et pour l’instant, je n’ai pas vu grand-chose. On verra si l'Etat fait vraiment quelque chose pour nous ou si on nous laisse comme Goodyear et Michelin sur le carreau, sans suite…" s'interroge Céline. Sur les 863 salariés de l’entreprise, 40 viennent de former un collectif pour assigner les dirigeants devant la justice  afin de freiner la fermeture du site de Béthune.

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