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Vidéo Liban. "Les gens de l'Etat sont comme des vautours" : la colère du père Gabriel qui organise un soutien aux habitants sinistrés de Beyrouth

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VIDEO. Liban. "Les gens de l'Etat sont comme des vautours" : la colère du père Gabriel qui organise un soutien aux habitants sinistrés de Beyrouth
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Le père Khairallah était l’un des premiers sur le terrain, avec ses paroissiens, à venir en aide à la population après la double explosion qui a dévasté une partie de la capitale libanaise. Et à l’entendre, il ne compte pas sur l'Etat "inexistant, inefficace, radin"... Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 5 septembre 2020.

Les fidèles de la paroisse du père Gabriel Khairallah ont décidé de se mobiliser pour venir en aide aux habitants sinistrés et traumatisés de leur quartier après les deux explosions qui ont dévasté une grande partie de Beyrouth le 4 août 2020. Grâce à des dons, ils préparent des repas. "C’est un plat typiquement libanais avec des haricots, des pois chiches, des lentilles et du boulghour. C’est un plat très nutritif qui donne de l’énergie", explique une bénévole qui en sert une louche dans une barquette.

L’homme d’Eglise précise au magazine "13h15 le samedi" (replay) : "La famille reçoit par exemple quatre plats chauds et quatre salades. Actuellement, on est en manque de desserts. J’aurais bien aimé en donner mais en ce moment, c’est trop luxe. On se contente du minimum vital. J’espère qu’on va commencer petit à petit à avoir des desserts ou des boîtes de jus… Quand on aura plus de moyens." Des écoliers devenus bénévoles l’informent qu’ils auront des cours en ligne. "Vous continuerez à venir si on a besoin de vous entre les cours ?" leur demande-t-il. Tous répondent par l’affirmative avec enthousiasme.

"Qu’est-ce qu’on peut voler, qu’est-ce qu’on peut prendre, qu’est-ce qu’on peut grappiller ?"

"Je n’en reviens pas de les voir comme ça, c’est notre avenir, dit l’ecclésiastique en montrant les jeunes occupés à la confection de colis alimentaires. Qui aurait dit il y a huit jours que le hall de l’église en partie cassé va être un QG pour aller nourrir des gens qui ne sont pas très loin ? Et heureusement qu’ils sont là, parce qu’on ne peut pas compter sur l’Etat qui est inexistant, inefficace, avare, radin… Et pardonnez-moi de le dire comme ça, mais les gens de l’Etat sont comme des vautours !"

"'Qu’est-ce qu’on peut voler, qu’est-ce qu’on peut prendre, qu’est-ce qu’on peut grappiller ?' fait dire le père Gabriel à ceux dont il mime les serres avec ses mains. Eux [les jeunes bénévoles], 'Qu’est-ce qu’on peut donner ? Comment on peut donner le meilleur de nous-mêmes ?' C’est leur lutte contre le désespoir." A Beyrouth, la rancœur est forte contre l’Etat et les politiques tenus responsables de toutes les crises que traverse le Liban. Et la double explosion, qui a fait près de 200 morts, plus de 6 500 blessés et au moins 300 000 sans logement, n’a fait que renforcer cette colère. C’est la société civile qui a dû se mobiliser après la catastrophe. Et le père Gabriel était un des premiers sur le terrain.

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