Vidéo Jeanne Augier a voulu toute sa vie que le palace niçois Le Negresco soit "une ambassade française pour l'art"
La patronne historique du Negresco, disparue début 2019, a fait du palace du 37, promenade des Anglais, une maison française vouée à l’art. "Madame" veillait à tous les détails, du sol au plafond, et jusqu’à la moquette signée par un artiste contemporain… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 15 septembre 2019.
"Vous savez combien je suis patriote. J’aime mon pays. Je me suis efforcée de sauver le Negresco depuis 1957. Pour cela, j’ai voulu qu’il devienne, non pas un palace anonyme, mais au contraire une grande demeure française. En un mot, une sorte d’ambassade française pour l’art qu’il représente", écrivait la patronne de l’hôtel Negresco à l’âge de 86 ans dans ce qui deviendra son testament, après sa disparition près de dix ans plus tard, le 7 janvier 2019.
Après l'avoir repris en décrépitude, Jeanne Augier a créé à Nice un établissement à son image, excentrique et flamboyant, qui est aujourd’hui encore le dernier palace français indépendant. Sa façade est classée depuis 1980 au titre des Monuments historiques. Toute sa vie, elle a habillé les murs de son hôtel avec les tableaux des peintres qu’elle aimait, pour la plupart des amis : Jean Cocteau, Salvador Dali, Pablo Picasso, Raymond Moretti, Victor Vasarely…
6 000 œuvres à la disposition de ses "hôtes"
"Madame", comme l’appelait le personnel du Negresco, va décorer les 125 chambres du palace niçois avec les objets qu’elle a chinés. Elle va ainsi mettre 6 000 œuvres d’art à la disposition de ses "hôtes" que personne n’appelait clients. Elle veillait à tous les détails. Même à la moquette qui a été conçue par l’artiste contemporain Yvaral, fils de Vasarely. Et son testament précise l’obligation de la conserver.
Ce jour-là, trois touristes ukrainiennes émerveillées font des photos dans les couloirs. Le Negresco est pour elles une escale obligatoire après le musée du Louvre : "Quand je visite la France, c’est important de découvrir la très belle culture et l’esprit français, explique l’une d’elles au magazine "13h15 le dimanche" (replay). Ce n’est pas le cas dans d’autres hôtels. C’est le cas ici." Elles avaient découvert Le Negresco en ayant "entendu parler de 'Madame' qui avait travaillé pour un hôtel à Moscou".
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