: Vidéo "13h15". Moustique-tigre : "A un moment donné, ça va exploser"

Il y a une vingtaine d’années, des pneus usagés sont partis de Malaisie pour les Etats-Unis, via le Japon. A l’intérieur, des œufs de moustiques-tigres. A l’escale nord-américaine, des œufs ont éclos et l’espèce a colonisé un gros quart du pays.

Les pneus sont ensuite allés en Italie, où l’Aedes albopictus s’est très vite senti comme chez lui, avant de bien s’implanter en France, jusqu’à Paris. L’Institut Pasteur le suit à la trace. Et tout particulièrement Anna-Bella Failloux, qui consacre sa vie à cette espèce et au virus qu’il transporte.

"On se trouve dans une situation où le cocktail est là"

"C’est un moustique qui est tout à la fois, explique la chercheuse. Il est bien en ville, dans les jardins et également en forêt. D’où sa dangerosité, car il colonise tous les milieux. Sa caractéristique importante est qu’il pique l’homme, lui transmettant tous les agents pathogènes, et notamment des virus qui circulent, à l’origine des épidémies que l’on voit aujourd’hui."

"L’histoire a commencé pour l’Europe en 2007 où il y a eu une première épidémie de chikungunya en Italie, liée à un cas importé qui a visité sa famille pendant seulement quatre heures. Tout seul, il a généré plus de 250 cas de chikungunya. C’était la première preuve qu’Aedes albopictus en Europe était capable de transmettre un virus exotique. On se trouve dans une situation où le cocktail est là, donc, à un moment donné, ça va exploser", affirme Anna-Bella Failloux.