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Vidéo Le seul traitement pour soigner son cancer n'est pas remboursé

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L'oeil du 20h
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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A Cagnes-sur-mer, un médecin lance un cri d'alarme pour tenter de sauver l'un de ses patients atteint d’un cancer. Pour le soigner, selon le praticien, un seul traitement serait encore possible. Il coûte 5000 euros l’injection et n'est pas remboursé, donc inaccessible. Pourquoi ?

Depuis trois ans, René Esteve lutte contre un cancer de la vessie. Aujourd’hui, son pronostic vital est engagé, pourtant, il ne reçoit plus aucun traitement. “Je suis fatigué car je n'ai plus de soins depuis deux mois” confie l'homme de 76 ans.

D’après son médecin, dans son cas, seul le pembrolizumab, une immunothérapie, pourrait désormais le soigner. Mais comme il n’est pas remboursé, la clinique devrait le lui administrer à ses frais, impossible répond le Docteur Jérôme Barrière, oncologue à la clinique Saint Jean, une injection coûte 5000 euros. “Pour M. Esteve, je n’ai pas d’autres solutions possibles car il a une autre pathologie par ailleurs qui fait que je ne peux pas utiliser de chimio sinon je le mets en danger", explique-t-il. Et ajoute: "aucun établissement ne peut supporter de prendre en charge un médicament qui n'est pas remboursé. Comme c'est onéreux, un seul patient peut grever le budget de l'hôpital”.

En 2018 pourtant, la HAS, la haute autorité de santé, concluait qu’il n’est pas envisageable de se passer du pembrolizumab dans ce type de situation. En clair, elle était favorable à sa prise en charge. Alors pourquoi ce traitement n’est-il pas remboursé ? Le laboratoire MSD qui le commercialise affirme : "Un accord de prix a été signé entre MSD et les autorités (...) mais pour des raisons administratives, le financement (...) dans cette indication n’est toujours pas publié".

Raisons administratives ou enjeux financiers ? Pour être remboursés, les traitements les plus onéreux doivent être inscrits sur une liste spéciale, dite "liste en sus", définie par décret ministériel, en fonction du niveau de leur apport thérapeutique et des traitements déjà existants. Le laboratoire dit avoir demandé une dérogation pour y figurer.

De son coté, le ministère de la santé dit réfléchir à une révision des critères pour figurer sur la liste des molécules très onéreuses remboursées. A Cagnes-sur-mer, René Estève veut garder l’espoir de bénéficier rapidement de ce traitement.

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