Des prix qui s’envolent sur les marchés, c’est du jamais vu depuis vingt ans, et une monnaie qui dégringole face au dollar. Dans un quartier populaire d’Istanbul, faire ses courses relève de plus en plus du casse-tête pour les nombreux retraités et mères au foyer, obligés de se rationner. "Je n’avais jamais connu des prix aussi élevés. Aujourd’hui, je n’ai pas pu acheter de concombre, le prix a été multiplié par six", dit une habitante. Peur de la répressionDans les supermarchés, les étiquettes de produits de première nécessité changent chaque jour, et donnent le tournis au consommateur. En trois mois, le prix de l’huile a augmenté de 76%, 86 % pour la farine, 47 % pour le lait, 66 % pour les œufs. Le président turc Erdogan privilégie une monnaie basse pour favoriser la vente des produits turcs à l’étranger, et limoge à la chaîne ministres et gouverneurs de banque qui le contredisent. Les manifestations de colère restent encore rares par peur de la répression, mais le mécontentement de la population pourrait se traduire dans les urnes.