Ce sont des images inédites. Voici le Joola, un sarcophage d’acier, rongé par la rouille. Le ferry qui a coulé avec 1 800 personnes à bord, bien plus que le Titanic, repose désormais sur du sable, à 20 mètres de profondeur. Ses hélices sont toujours bien visibles. Certains hublots sont encore ouverts. Plus loin dans ce chaos, des véhicules sont retournés. Mais il y a aussi ces vêtements coincés dans une poutre, comme cette chemise à carreaux. Des bracelets, des bijoux féminins, ainsi que de nombreux ossements.La question des ossements présents dans l’épave reste sans réponseCette exploration exceptionnelle a été réalisée par une équipe franco-sénégalaise. Elle a profondément marqué ce plongeur. "Il y avait des gens qui tapaient dans la coque, qui étaient encore en vie. Les secours arrivent, ils n’ont pas de moyens techniques pour les sortir, donc ils les ont entendus mourir", raconte Marc Langleur, plongeur spécialiste des épaves.Le Joola a été filmé quelques heures avant son naufrage. Selon Alain Verschatse, président de l’Association des familles de victimes du Joola, le bateau, déjà vieillissant, n’aurait jamais dû prendre la mer. La maintenance n’était plus assurée par l’armée, et la surcharge trop importante. Un grand mémorial, actuellement en construction sur place, devrait accueillir les objets remontés par l’équipe franco-sénégalaise. La question délicate des ossements présents dans l’épave reste toujours sans réponse.