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Prison de Condé-sur-Sarthe : climat de panique selon les surveillants

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Article rédigé par franceinfo
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Les surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe évoquent un climat de panique au sein de leur établissement. Ce centre pénitentiaire flambant neuf abrite de nombreux détenus considérés comme particulièrement dangereux. Il a été le théâtre de plusieurs incidents en quelques jours.

Voici le nouveau cauchemar de l'administration pénitentiaire. La prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe, réservée aux prisonniers les plus dangereux de France. Un bâtiment flambant neuf inauguré il y a sept mois, mais déjà une vingtaine d'agressions contre le personnel. La dernière date d'hier : un détenu a poignardé le directeur-adjoint, le blessant légèrement.

Aujourd'hui, c'est un directeur qui s'est fait agressé, mais demain ce sera encore un agent, comme hier. Tous les jours, ça commence à faire beaucoup.

La semaine dernière déjà, un surveillant était gravement blessé par un prisonnier armé d'un couteau artisanal. Le 30 décembre, deux détenus prenaient en otage un surveillant pendant quatre heures. Les personnels sont au bord de la rupture.

On a envie de parler, car on n'a pas envie de mourir en prison. On n'est pas là pour ça. Le fait qu'on n'est pas de règles, que notre administration ne nous donne pas les moyens de travailler, nous met en danger tous les jours.

Sur le papier, cette prison est la plus sûre de France. Cellules fermées toute la journée, vidéosurveilance omniprésente, travail interdit pour les prisonniers. 249 places, mais seulement 67 détenus aujourd'hui, gardés par 180 surveillants. Les syndicats demandent quand même des renforts. Selon eux, la moitié du personnel est constitué de stagiaires, démunis face à des prisonniers condamnés à de longues peines. Des détenus prêts à tout pour être transférés dans une prison aux règles plus souples.

Tout le monde a conscience qu'il y a un souci quelques part. On se dit : "Qui le prochain ?".

Pour maintenir le calme, des policiers spécialement formés, sont provisoirement déployés dans la prison. Selon certaines associations, la violence s'explique avant tout par l'isolement quasi total des détenus.

L'actualité en bref, avec cette nouvelle annulation d'un spectacle de Dieudonné qui devait se jouer à Orléans.

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