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Portrait : le récit des anciens légionnaires

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Article rédigé par franceinfo
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Il a célébré l'acte fondateur de la Légion. Il y a 150 ans, se déroulait la bataille de Çamerone au Mexique. Trois officiers et 62 soldats résistèrent pendant des heures à 2.000 soldats mexicains pour protéger un convoi. Ils le payèrent de leur vie. Aujourd'hui, la Légion compte 7.200 hommes de 150 nationalités. Le principe est inchangé : un nouveau départ au service de la France. Voici le récit de deux anciens légionnaires.

Le pas lent de la Légion étrangère a rythme leur vie depuis 50 ans. Ils étaient submergés d'émotion alors que le régiment défile.

C'est toute ma vie de légionnaire. Le sergent Vossler est grand sujet de fierté pour moi.

L‘un est français, l'autre Allemand. Ils rejoignent la Légion à la fin des années 50. Ils sont immédiatement envoyés en Algérie. Michel Guignon est alors chef de section. Avec son sergent Vossler, ils ne quitteront plus.

La section est là, toi tu es à ma gauche. C'était juste avant qu'on parte se faire casser la figure.

Le souvenir d'un jour de janvier 1961 . Les combats sont violents, les légionnaires prennent le dessus. Le sergent reçoit une balle dans le tibia. Le lieutenant est très grièvement touche.

On était couchés, on savait qu'on n'en menait pas large. Je sentais que j'étais foutu. On a tous été évacués en hélicoptère.

Arrivés à l'hôpital de Constantine, les blessés sont triés. Pour les médecins, le cas du lieutenant Guignon est désespéré. Ils passent au sergent Vossler, sans même l‘ausculter. Les médecins lui répondent que c'était fini pour lui. Lui, il se met à crier: non, d'abord le lieutenant ! C'était un légionnaire qui était plus gravement blesse. Pour nous tous, cela s'imposait.

Dans ces moments-là, on ne pense pas d'abord à soi.

Non, c'est ce qui faisait la force de la Légion. On n'a jamais abandonné un mort, et encore moins un blessé. La camaraderie venait de la.

Nous deux, c'est à la vie et à la mort.

Pour ces hommes qui ont sauté sur l‘Algérie, les images tournées aujourd'hui au Mali révèlent la fierté du travail accompli.

J'ai appris que mon ancien régiment avait sauté à Tombouctou et se battait au Mali. Il se comportait comme on se comportait nous. C'est un grand sentiment de fierté. Les jeunes marchent sur les traces des anciens. Ils sont aussi bons qu'on était.

Aujourd'hui, c'est le plus grand honneur qu'on puisse faire à un légionnaire. Ces deux vétérans portent la relique du capitaine Danjou, La bataille qui a scellé les valeurs de la Légion étrangère.

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