Pompiers à Toulouse : agressés lors d'intervention
De ces hommes, vous ne connaîtrez ni le visage, ni le nom, ni la voix. Agresses il y a un mois, ces 3 pompiers professionnels ont décide de passer outre leur devoir de réserve, et de témoigner. Pour nous, ils reviennent sur les lieux de leur intervention. Ce soir-là à 20h, ils portent secours à une dame âgée inconsciente A leur arrivée dans ce quartier sensible, deux jeunes en scooter leur barrent la route et les insultent.
Ils prennent ça pour de la provocation, c'est leur territoire. Nous, on est des intrus. On descend du véhicule pour prendre le matériel, et ils nous agressent à ce moment-là en disant qu'on a voulu les écraser. L'un me dit qu'il va chercher un fusil.
Ils sont alors encerclés par une vingtaine de jeunes.
Je me baisse pour ramasser ma radio, et alors j'ai pris un coup de pied à la tête. J'étais sonné. J'ai entendu une voix qui disait "Partez vite, ils vont vous lyncher".
Ils s'enfuient, mais sont poursuivis. Leur véhicule est caillassé. Près du quartier, les pompiers rejoignent un véhicule de police.
Les policiers nous demandent ce qui s'est passé. On leur explique et ils nous disent qu'ils ne sont pas en mesure de sécuriser le secteur, et qu'il vaut mieux qu'on parte.
La dame sera transportée a l'hôpital par des connaissances. L'échec de l'intervention poursuit les pompiers. Toujours en arrêt maladie, ils ont beaucoup de mal a faire face.
Ils se comportaient comme des fauves. Ils voulaient nous tuer. J'ai cru que j'allais mourir.
Pour le plus jeune pompier de l'équipe, c'est une remise en question du métier de secouriste.
On était là, on gênait car on représentait quelque chose. Ces jeunes sont de plus en plus violents. On sent une haine envers nous. Se sentir agressé dans notre rôle de pompier, je ne l'avais pas envisagé.
Tous partagent la même crainte d'un retour sur le terrain, et demandent de l'aide à leurs supérieurs.
Avec ce qu'on a subi, on a eu le sang-froid de ne pas riposter, et la présence d'esprit de se retirer. Si cela se reproduit et qu'on se sent agressés, peut-être qu'on n'attendra pas : on ripostera et on sera sanctionnés.
Pourquoi respecter les pompiers si on ne respecte pas la petite mamie, ou le facteur du coin ? On n'a pas plus de protection contre cette violence. Que nos supérieurs prennent conscience qu'on se sent en danger, qu'on ne sent pas écoutes, et qu'on attend beaucoup d'eux.
Mobilisés ce matin, les pompiers toulousains demandent à faire valoir un droit de retrait plus élargi. Le droit de ne pas intervenir en cas de danger pour leur propre vie, sans s'exposer à des sanctions.
Depuis 3 jours, nous vous parlons de cette jeune amnésique à Thuir.
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