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Vote-sanction, abstention, FN, à quoi peut-on s'attendre ?

JOURNAL DES MUNICIPALES | Alors que la campagne électorale entre dans sa dernière ligne droite, peut-on dégager de grandes tendances dans les sondages ? Les municipales 2014 passionnent-elles les Français ? Faut-il s'attendre à un vote sanction pour le gouvernement socialiste ? Le Front national sera-t-il le grand gagnant de ce scrutin ?
Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Julien Langlet Radio France)

Difficile de dégager une tendance générale pour ces
élections municipales. A moins de trois semaines du premier tour, il faut
surtout regarder au cas par cas, d'après Brice Teinturier. Pour le politologue et
directeur général délégué de l'institut de sondage Ipsos, les considérations
locales sont les plus souvent citées par les électeurs et il pourrait y avoir
des surprises dans plusieurs villes comme Nancy, Angers ou encore à
Saint-Etienne. 

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Et Paris ? La tendance qui se dessine semble irréversible et
la droite aura du mal à enlever Paris. Le vote semble se figer avec un score
entre 53-54% pour la candidate socialiste Anne Hidalgo. "Toutes les enquêtes
indiquent une avance assez nette pour Anne Hidalgo et une incapacité de la
droite à reprendre le 14e et le 12
e arrondissement. Et même à
conserver le 5e
arrondissement de la capitale ", d'après Jerome
Fourquet qui dirige le département opinion et stratégie de l'Ifop.

Des sondages défavorables qui n'émeuvent pas Yves Jégo. Pour
le délégué général de l'UDI (allié à l'UMP et au Modem pour ces élections
parisiennes), les sondages parisiens ne sont pas représentatifs.

Le gouvernement doit-il vraiment craindre un vote-sanction ?

Beaucoup moins que pour les élections municipales de 2008, d'après Brice
Teinturer : "Nous avions eu la montée en puissance d'un vote-sanction qui
était plus affirmé qu'aujourd'hui. Mais il faut être très prudent car en 2008,
cette volonté de vote-sanction avait beaucoup évolué dans les dernières
semaines avant le scrutin
". Il y a six ans, la droite avait perdu quelque 120
villes de plus de 10 000 habitants, sa plus grosse défaite électorale de ces 20
dernières années.

Vers une démobilisation des électeurs de gauche ?

Autre différence avec 2008, le taux d'abstention s'annonce
plus élevé pour ces élections. Pour le directeur général délégué de l'institut Ipsos,
"il y a une tendance lourde " d'augmentation de l'abstention au fil
des élections. Et puis, "il semble que l'abstention puisse d'avantage
toucher les électeurs de gauche que les électeurs de droite. C'est le reflet
d'une désillusion ou à une difficulté à se mobiliser du côté de la gauche dans
un contexte national qui n'est pas favorable
".

Score historique pour le Front national ?

L'autre inconnue, c'est le vote Front national. Le parti de
Marine Le Pen a des chances de victoires dans plusieurs communes mais c'est
surtout son score global qui pourrait être très élevé. Le score du Front national pourrait atteindre
des sommets pour Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégie
à l'Ifop.

Au-delà des villes emblématiques comme Hénin-Beaumont,
Fréjus, Carpentras, Forbach, le Front national pourrait aussi créer des surprises
dans des communes plus petites et beaucoup moins sous le feu des projecteurs.

"Les meilleures chances pour le Front
national, c'est dans les villes de 10.000 habitants avec des climats locaux
très particuliers. Sur le département du Pas-de-Calais, toutes les caméras sont
tournées vers Hénin-Beaumont mais beaucoup de communes voisines sont dans la même
situation et pourraient tomber dans les mains du FN
", d'après Jérôme
Fourquet.

 

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