Violent tir de barrage de Fillon et de l’UMP contre le programme socialiste
"Le PS a un projet, c’est un événement en soi", ironise le président du groupe UMP à l’Assemblée Christian Jacob, devant micros et caméras.
_ Le point-presse hebdomadaire du groupe aura été l’occasion d’un lynchage en règle du projet en 30 points sur lequel le PS réfléchit aujourd’hui, dans la perspective de la présidentielle de 2012.
"On a utilisé les bonnes vieilles formules de MM. Strauss-Kahn et Jospin, et on a demandé à Mme Aubry d’être le bras armé des vieilles recettes", commente Christian Jacob. "On remet en place la machine à créer de l’impôt", poursuit le patron des députés UMP. Pour Christian Jacob, les socialistes "renoncent à leur promesse avant même d’être élus", relevant qu’il n’y a "plus un mot sur le sujet" des retraites dans le projet PS.
"Programme d’anesthésie nationale"
Mais la charge la plus violente est signée François Fillon. Les propos du Premier ministre, tenus à huis clos, sont rapportés par certains députés UMP.
_ "Il s’agit d’un programme d’anesthésie nationale, un condensé de démagogie sociale et de mesures contre la croissance", aurait lancé le chef du gouvernement.
Au cours de la même réunion, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé aurait raillé "un projet du siècle précédent". Tandis que le chef de file des députés Nouveau centre, François Sauvadet, affirmait que l’on "regarde l’avenir dans un rétroviseur (…) On a l’impression de revenir à l’époque Jospin : toujours plus de dépenses et de fonctionnaires. C’est assez irresponsable", aurait-il développé.
Détourner l’attention
Un tir de barrage à l’arme lourde, avec des "éléments de langage" qui semblent avoir bien circulé au sein de la majorité.
_ Fallait-il détourner l’attention de l’opinion et des médias du débat sur la laïcité organisé cet après-midi - la convention de l’UMP doit entériner "26 propositions" applicables immédiatement ou après 2012. Ce débat a fait l’objet de violentes critiques à gauche, mais aussi de la part des représentants des six grandes religions de France.
Le projet socialiste pour 2012, en 30 points, prévoit notamment la création d’un grand impôt progressif prélevé à la source, de 300.000 emplois aidés pour les jeunes, et de 10.000 postes de gendarmes et policiers de proximité.
_ Le projet socialiste doit faire l’objet d’une adoption finale lors de la convention nationale du 28 mai.
Gilles Halais, avec agences
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