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Comment l'affaire Gayet-Hollande a relancé le débat sur le statut de la Première dame

La liaison supposée entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet repose la question du rôle de la conjointe du chef de l'Etat.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Valerie Trierweiler, le 30 novembre 2013 au palais de l'Elysée. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"Peut-être qu'il faudrait un statut, mais ce n'est pas à moi de faire des propositions, donc ça sera forcément pour celles qui me succéderont." Valérie Trierweiler pensait avoir éteint la polémique lors de sa visite à Soweto (Afrique du Sud) en octobre 2013. Mais quatre mois plus tard, patatras. La liaison supposée entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet a relancé le débat sur le rôle mal défini de la Première dame de France et perturbe la conférence de presse du président de la République, mardi 14 janvier.

Francetv info vous explique pourquoi la question du statut de la Première dame agite la classe politique et les médias.

Officiellement, elle n'a pas de statut...

Supprimer quelque chose qui n'existe pas, c'est le défi que lancent les opposants à la présidence. Car aucun texte ne mentionne le conjoint du chef de l'Etat à l'exception d'une brève circulaire de 1955 accordant à l'"épouse" la moitié de la dotation de son ancien président de mari en cas de décès. Il ou elle ne figure pas non plus dans le décret régissant le protocole pour les cérémonies publiques. La "place d'honneur" qui est celle des "Premières dames" depuis des décennies en ces multiples occasions relève donc d'une "tradition constante de courtoisie républicaine", écrivait le gouvernement en 2006.

... mais pourtant la Première dame exerce un rôle

Reste que les activités de la Première dame, tout comme leur financement, obligent les observateurs à se poser régulièrement la question de ce statut. Qu'elle soit mariée au président ou qu'elle vive en simple concubinage, la Première dame a un bureau à l'Elysée, bénéficie d'un cabinet et possède son site internet.

Mais faute d'autonomie juridique, elle voit ses activités directement financées sur les comptes de la présidence, ce qui suscite inévitablement des critiques. Valérie Trierweiler a ainsi cinq collaborateurs à son service et le total de leurs rémunérations nettes est de 19 742 euros par mois. C'est moins que Carla Bruni, notait Le Figaro

La classe politique divisée

Alors que le président doit s'exprimer devant la presse pour détailler son "pacte de responsabilité" proposé aux entreprises, toutes les interrogations concernent Valérie Trierweiler et son avenir, mardi 14 janvier. "Il n'y a pas de première dame en France. Ce sont des pratiques surannées, désuètes et qui devraient être bannies", a ainsi estimé le patron des sénateurs PS, François Rebsamen, proche de François Hollande. 

Même sentiment pour Thierry Mandon, porte-parole des députés socialistes sur i-Télé, pour qui "le statut de Première dame est un archaïsme de la République" et évoquant une "ambiguïté institutionnelle" et un "reste de monarchie". Il voudrait débarrasser la Ve République de cette fonction officieuse.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, n'est pas favorable à la mise en place d'un véritable statut. Selon lui, il faut simplement veiller à ce que "la vie privée n'interfère pas dans la vie publique"De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, ne souhaite pas non plus cette création : elle tolère l'existence d'un secrétariat mais ne comprend pas l'utilité d'un site internet pour la Première dame. 

Mais tout le monde n'est pas d'accord à l'UMP. Le député Daniel Fasquelle veut déposer une proposition de loi "pour donner un statut au conjoint ou à la conjointe du président de la République", indique-t-il, évoquant une "tradition française". "Il est important aussi que son rang protocolaire soit précisé", estime-t-il.

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