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[Vidéo] Giscard, Mitterrand, Chirac, comment les présidents sortants déclarent-ils leur candidature ?

Nicolas Sarkozy a officialisé sa candidature mercredi 15 février... quasiment comme Jacques Chirac en 2002 (21 février). Depuis Valéry Giscard en 1981, comment les chefs de l’État sortants se sont-ils déclarés candidats à leur propre succession ?
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Jean-Louis Debré (mars 2011) (CHARLES PLATIAU / POOL / AFP)

Nicolas Sarkozy a officialisé sa candidature mercredi 15 février... quasiment comme Jacques Chirac en 2002 (21 février). Depuis Valéry Giscard en 1981, comment les chefs de l'État sortants se sont-ils déclarés candidats à leur propre succession ?

"Il serait raisonnable que Nicolas Sarkozy "présente une candidature au début de mars", avait affirmé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant le 17 janvier.

L'accélération de la campagne en a décidé autrement : Nicolas Sarkozy a déclaré sa candidature, qui n'était plus un mystère pour personne, mercredi 15 février sur TF1. "Oui je suis candidat à l'élection présidentielle", a-t-il dit d'emblée, répondant à une question de Laurence Ferrari, avant d'expliquer ses raisons pendant une vingtaine de minutes d'interview.

Les précédents présidents de la République, candidats à leur propre succession, s'étaient déclarés le 2 mars 1981 pour Valéry Giscard d'Estaing, le 22 mars 1988 pour François Mitterrand et le 21 février 2002 pour Jacques Chirac. Retour en arrière.

Valéry Giscard d'Estaing : "Je vous rendrai le pouvoir confié en mai 74"

Le président Valéry Giscard d'Estaing avait fait officiellement acte de candidature le 2 mars 1981, soit 56 jours avant le premier tour, le 26 avril.

Avec son épouse Anne-Aymone à ses côtés, il avait fait sa déclaration depuis l'Elysée, de manière à signifier qu'il avait en charge les affaires du pays. On peut la revoir sur le site de l'Ina.

"Je vous rendrai le pouvoir confié en mai 1974" avait assuré le chef de l'Etat, avant de poursuivre: "La crise économique avec les mécontentements et les inquiétudes qu'elle engendre pèse sur les esprits. L'opposition demeure identique à elle-même... avec des dirigeants... proposant des formules identiques et bureaucratiques qui ont échoué partout."

Le président sortant s'était présenté comme le seul "en mesure de battre la gauche". Les électeurs en avaient décidé autrement : François Mitterrand avait été élu avec 51,76% des suffrages, le 10 mai 1981.

François Mitterrand, garant "de la cohésion sociale"

Alors en cohabitation avec Jacques Chirac, premier ministre et également candidat, François Mitterrand s'était invité au journal télévisé le 22 mars 1988, un mois et deux jours avant le premier tour, le 24 avril.

Sur Antenne 2, le chef de l'Etat élu en 1981avait répondu par un simple "oui" à la question d'Henri Sannier lui demandant s'il était candidat à sa propre succession. Contre les "bandes" et les "clans", il s'était posé en garant de "la paix et de la cohésion sociales".

François Mitterrand avait été réélu contre Jacques Chirac le 8 mai 1988 avec 54% des voix.

Jacques Chirac : "je connais et j'aime les Français"

Jacques Chirac s'était déclaré le le 21 février 2002, d'Avignon, deux mois exactement avant le premier tour, le 21 avril, en réponse à une question de la maire de la ville, Marie-José Roig (UMP, ex-RPR).

"Oui je suis candidat. Je voulais le dire au milieu des Français. ... Je connais et j'aime les Français, j'ai confiance en leur capacité et je suis sûr que tous ensemble, au dela des idéologies, au-delà des préjugés, au delà du dogme, par le dialogue et dans le respect de chacun, nous pouvons faire gagner la France .

Avec l'élimination surprise du premier ministre socialiste de cohabitation, Lionel Jospin, dès le premier tour de l'élection, Jacques Chirac avait été réélu au second tour contre Jean-Marie Le Pen avec plus de 82% des suffrages, record absolu en pourcentage des voix exprimées sous la Ve République.

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