[Vidéo] En meeting à Vincennes, François Hollande se déclare "prêt à présider la France"
François Hollande a le moral. Porté par le soutien de dizaines de milliers de supporters et des sondages au beau fixe, le candidat du PS a affirmé, dimanche, devant le décor grandiose du château de Vincennes : "je suis prêt à présider la France".
"J'entends la clameur, je mesure la ferveur, j'imagine demain le bonheur si nous arrivons", a lancé François Hollande, dimanche 15 avril. Le candidat socialiste à la présidentielle s'adressait à des dizaines de milliers de personnes rassemblées devant le château de Vincennes.
Porté par le succès de ce rassemblement - au moins 100 000 personnes selon les responsables socialistes - et des sondages très positifs, le député de la Corrèze a appelé les Français à se mobiliser dès le 22 avril. "Donner moi la force, le 22 avril", a insisté le candidat. "Tous ceux qui veulent le changement doivent l'assurer le 22 avril".
Sous un ciel gris, parfois illuminé d'un furtif rayon de soleil, le candidat a improvisé faisant un parallèle entre la météo et l'avenir électoral. "Déjà le soleil luit, il ne chauffe pas encore", a-t-il dit avant d'ajouter un peu plus tard "ça se réchauffe… Même en haut il nous écoute".
Alors que tous les clignotants de la campagne sont au vert chez les socialistes, on tente de contenir l'enthousiasme. Thomas Hollande, devenu une sorte de porte-parole de la campagne affirmait : "on ne ferait pas cet événement si on pensait que tout est joué".
Même M. Hollande, dans son discours tout entier tourné vers une mobilisation massive dès le 22 avril a mis en garde contre l'"anesthésiante euphorie" qui confond sondages et élection. Et il a rappelé un certain 21 avril 2002. Il a aussi dénoncé ceux qui entendent déjà se partager les postes.
Hollande cite le Mitterrand d'avril 1981
Contre ceux, à gauche, que les sondages inciteraient à disperser leurs voix, il a même fait appel à François Mitterrand qui déclarait en avril 1981, jour pour jour, "candidat des socialistes, je suis aussi le seul candidat de Gauche qui soit en mesure de l'emporter. Et je serai fort dans le scrutin du premier tour pour permettre de conduire le changement".
"Et c'est pourquoi je demande - disait François Mitterrand - à ceux qui veulent le changement, à ceux qui veulent une autre politique - et disait-il lui aussi à cette époque - un autre président, de me donner, dès le premier tour, tous les moyens de gagner l'élection présidentielle."
Dans un discours de près d'une heure, devant l'état-major du PS au grand complet - avec notamment une Ségolène Royal très applaudie - et de nombreuses personnalités du monde de la culture (Jane Birkin, Biolay, Sanseverino, Guy Bedos, Arnaud Desplechin, Jacques Higelin, Régis Varnier…), le candidat socialiste a développé sa conception de la présidence.
"Je serai le président de la fin des privilèges (…) Je serai le président de la cohérence, avec un cap que je tiendrai (..) Je serai le président de la justice (…) le président de la réconciliation…", a-t-il lancé.
"Etre président de la République, c'est réunir la Nation autour d'une cause essentielle qui nous dépasse, qui nous élève", a-t-il ajouté, à une semaine du premier tour.
"Rien ne nous arrêtera"
Devant ses partisans, le candidat a égréné les propositions phares de son programme. Toujours les mêmes. Celles annoncées lors de son discours du Bourget. Une façon pour lui de faire la différence avec Nicolas Sarkozy, présenté en creux comme inconstant, qu'il a finalement ménagé par rapport à certaines autres interventions.
A la fin de son intervention, dans laquelle il a lancé à la façon d'un Kennedy qu'il ne suffit pas de "récuser" l'adversaire, il faut "fixer une nouvelle frontière pour une nouvelle France", il est revenu sur l'enjeu du 22 avril. "Votez pour vous-mêmes. Votez pour la République. Votez pour la France, mais venez voter", a-t-il lancé.
"Je vous appelle aussi à prononcer un jugement sévère sur le quinquennat qui s'achève, ajouté le député de la Corrèze. La sanction est légitime, elle est nécessaire, elle est même morale. Tant de promesses non tenues, tant de décisions non réfléchies, tant de comportements non maîtrisés, tant d'échecs non assumés, qui justifient un mandat non renouvelé."
"La victoire c'est dimanche prochain" a-t-il conclu, avant de lancer un ultime "rien ne nous arrêtera".
Revoir la vidéo intégrale de l'intervention de François Hollande.
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