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Hausse du pass Navigo : la bataille continue entre le gouvernement et Valérie Pécresse

Le prix de l'abonnement au pass Navigo pour les transports en commun d'Ile-de-France va-t-il passer de 75,20 à 90 euros par mois à partir du 1er janvier prochain ? Cela fait l'objet d'une intense bataille politique depuis plusieurs semaines entre la présidente d'Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, et le gouvernement. Les deux se renvoient la responsabilité d'une telle augmentation.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un pass Navigo. (HUGO PASSARELLO LUNA / HANS LUCAS VIA AFP)

La partie de poker menteur continue. D’un côté, le ministre des Transports Clément Beaune a promis, mardi 6 décembre sur RTL, un soutien de l'Etat pour protéger les usagers face à la hausse du pass Navigo. De l’autre côté, dans le camp de Valérie Pécresse, on assure qu’aucune proposition n’est encore sur la table. Mais l'espoir est quand même bien de parvenir à un compromis dans la journée entre l'Etat et Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité régionale des transports, et dirigée par la présidente de la région. Le pass Navigo passerait donc à 80,80 euros par mois en 2023. Cette augmentation, d’environ 7,5%, serait la première depuis 2017. Une hausse moins conséquente que les 20% brandis comme une menace par la présidente LR de la région. Fin novembre, Valérie Pécresse avait expliqué envisager une hausse au 1er janvier 2023 de 75,20 euros à 90 euros pour le pass Navigo, et de 1,90 euro à 2,30 euros pour le ticket de métro à l'unité. 

Vers une participation accrue des entreprises ?

Ce scénario suppose toutefois une concession de la part de l'Etat : que le versement mobilité, une taxe payée par les entreprises de plus de onze salariés, augmente dans le même temps de 7,5%. C'est la revendication de la région Ile-de-France, appuyée par les associations d'usagers, à laquelle Bercy et le Medef ont toujours fait savoir leur opposition.

Dans tous les cas, le tarif du pass Navigo est voué à augmenter. Tout d'abord, en raison de la hausse attendue de 7,5% des coûts du ferroviaire, liée à l'inflation et aux prix de l'énergie. La seconde raison ? La très grosse baisse des recettes en 2020 et 2021 à cause de la crise Covid. Selon Valérie Pécresse, il manque 950 millions d'euros pour boucler le budget d'IDFM. Entre les contributions supplémentaires de la région, des départements, des opérateurs SNCF et RATP et les mesures d'économie, il reste encore 450 millions à trouver. La moitié de cette somme pourrait donc provenir de la hausse du versement mobilité des entreprises et l'autre de la hausse du pass Navigo.

Un dossier suivi au plus haut sommet du gouvernement

Valérie Pécresse et plusieurs ministres, notamment Bruno Le Maire et Gabriel Attal, se sont violemment affrontés par médias ou communiqués interposés sur les responsabilités de la région et de l'Etat. Avec, derrière, un enjeu colossal puisqu'on parle de 1,5 à 2 millions d'abonnés au pass Navigo et de 9 millions de déplacements par jour en région parisienne effectués en transports en commun. Le sujet est tellement sensible qu’il est même arrivé sur le bureau d'Elisabeth Borne. La Première ministre est d’ailleurs rompue aux échanges avec IDFM, étant l’ancienne patronne de la RATP. Un poste désormais assuré par son prédécesseur à Matignon, Jean Castex.

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