Une deuxième fois, le Sénat rejette le budget 2013 de la Sécurité sociale
Ni assez à gauche, ni assez à droite : le budget 2013 de
la Sécurité sociale a été rejeté jeudi par les sénateurs en deuxième lecture.
Le groupe communiste s'est abstenu devant un projet jugé insuffisamment à gauche côté recettes, tandis que les sénateurs
UMP ont critiqué des défaillances dans sa rigueur. Pour l'union de fait des
sénateurs d'extrême gauche, la hausse de la taxe sur les retraites ne passe
décidément pas.
Mercredi, les sénateurs communistes avaient déjà empêché l'adoption
du premier budget (PLF 2013) du quinquennat Hollande en s'abstenant sur son
volet recettes. Ce jeudi, ils ont voté résolument contre le projet du gouvernement,
en joignant leurs voix aux sénateurs UMP et aux centristes.
"Ce débat n'est pas de nature à nous faire changer, explique-t-il. Nous attendions un minimum de changements en fonction de nos propositions"
"Je prends acte avec regret et incompréhension de ce vote.
Mais chacun prendra ses responsabilités au regard des objectifs qui sont les
siens ou des idéaux qui sont les siens" , déplorait jeudi la ministre des
Affaires sociales, Marisol Touraine. Dominique Watrin, du groupe Communiste, républicain et
citoyen, explique, lui, que les changements opérés par rapport à la première
lecture "ne sont pas à la hauteur" . "Ce débat n'est pas de
nature à nous faire changer, explique-t-il. Nous attendions un minimum de
changements en fonction de nos propositions" .
Divergences au sein de la majorité de gauche
Pas question, d'ailleurs, selon lui, d'accuser son groupe de
faire gratuitement le jeu de la droite : "Il nous faut admettre qu'il
puisse y avoir entre nous, au sein de la majorité de gauche, des divergences" ,
répond-t-il. Devant la fronde, les socialistes n'entendent pourtant pas
céder du terrain. Il s'agit, selon le rapporteur de la commission des Affaires
sociales, Yves Daugigny (PS), d'un projet "volontariste pour réduire le
déficit le plus intolérable pour notre société, celui de la sécurité sociale" ,
d'un projet qui "apporte aussi de nouvelles garanties pour nos
citoyens".
"Vous allez droit dans le mur"
"Avec ce texte, nous restons dans la logique du gouvernement,
qui augmente les prélèvements sur ceux qui innovent au service de l'économie" , estime pourtant Jean-Noël Cardoux en
annonçant l'opposition de l'UMP. Et de prévenir : "Vous allez droit
dans le mur ", en évoquant et une aggravation du déficit de l'Etat, et une
hausse du chômage, et la perspective d'un décrochage européen.
D'autres regrettent une occasion qu'aurait manqué de prendre
le gouvernement. Parmi eux, le centriste Jean-Marie Vanlerenberghe qui s'est opposé à un amendement de son groupe dédiant
aux départements les recettes de la nouvelle taxe de 0,3% (Casa) pour financer
l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA). Pour la socialiste Michèle Meunier, le texte "répond à
une situation grave, complexe : il s'agit de relancer la croissance économique
et de redresser les comptes publics en corrigeant les erreurs commises par les
gouvernements de droite pendant 10 ans ".
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