Un enrichissement suspect à l'origine d'une enquête sur le patrimoine de Jean-Marie Le Pen
Mediapart indique que l'enquête préliminaire a été déclenchée par les soupçons de la Commission pour la transparence financière de la vie politique sur un enrichissement personnel évalué à 1,1 million d'euros entre 2004 et 2009.
A peine une semaine après la polémique déclenchée par les propos de Jean-Marie Le Pen sur "la fournée" d'artistes critiques du Front National, le président d'honneur du parti fait à nouveau parler de lui. Cette fois, c'est son patrimoine personnel qui est en cause, en particulier un enrichissement de 1,1 million d'euros, affirme Mediapart. Selon des informations du site d'investigation révélées mercredi 11 juin (article payant), l'enquête préliminaire ouverte depuis fin 2013 sur le patrimoine du président d'honneur du FN a été déclenchée après que la Commission pour la transparence financière de la vie politique a évalué "son enrichissement personnel à 1 127 000 euros entre 2004 et 2009". Ce qu'elle a estimé "suspect", explique Mediapart.
D'où vient cet argent ? C'est la question que se pose la commission chargée d’éplucher les déclarations de patrimoine des élus, remplacée aujourd'hui par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Le site d'informations détaille que l'autorité a "tiqué sur l’ampleur de l’enrichissement personnel affiché par Jean-Marie Le Pen" entre sa déclaration de patrimoine en 2009 à l'issue de son mandat d'eurodéputé et celle de 2004, avant son mandat. Et selon Mediapart, l'ancien leader frontiste peine à fournir des explications sur l'origine de cet argent.
"Une remise gracieuse" du fisc ?
L'eurodéputé assure que le Front National lui a fait cadeau d'une dette de 198 000 euros en 1991 à la suite de sa condamnation pour sur ses propos sur les chambres à gaz. Mais selon le site internet, Jean-Marie Le Pen n'a pas pu fournir de preuves. Par ailleurs, il a affirmé aux enquêteurs que son microparti Cotelec lui avait viré presque 300 000 euros en 2008, mais là encore "sans justificatif", selon Mediapart.
Une étude notariale de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), sa commune de résidence, lui aurait également versé, en 2008, 150 000 euros "toujours sans trace probante" poursuit Mediapart. De même pour un virement de 50 000 euros d'une banque lorraine. Enfin, à l'issue d'une médiation, Jean-Marie Le Pen a déclaré qu'il a bénéficié d'une "remise gracieuse" d'environ 400 000 euros de la part du fisc avec "toujours aucun justificatif" à l'appui, précise le site d'investigation.
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