Un conseil de la ville, mais pas de mesures d'urgence
Les espoirs de plusieurs élus de villes de zones urbaines défavorisées ont été douchés par les arbitrages du Premier ministre. François Fillon a renouvelé le Conseil national des villes, organisme consultatif placé sous son autorité. Au cours de son discours, il a assuré mesurer “parfaitement le découragement, parfois la colère qui peut être celle de ceux qui sont confrontés tous les jours à des difficultés considérables”. Mais il a refusé toute politique d'urgence, assurant que le gouvernement suivait “une politique globale qui avance de façon cohérente”, et surtout, susceptible d'être soutenable “par nos finances publiques” .
Il a précisé que “la dotation de solidarité urbaine sera maintenue au même niveau en 2011”, date à laquelle un projet de loi devrait voir le jour. C'est donc une fin de non-recevoir pour la secrétaire d'Etat à la ville, Fadela Amara. Fin avril, elle avait écrit une lettre au Premier ministre (cliquer ici pour la lire) pour déplorer les retards pris par la politique de la ville et demander le dépôt d'un projet de loi “avant le 1er octobre”, et la négociation “début 2011” de nouveaux contrats urbains de cohésion sociale. L'intéressée, déçue dans ses attentes, a assuré qu'elle n'avait aucune raison de démissionner :“ j'ai attendu des arbitrages, j'ai obtenu des arbitrages exactement sur ce que j'ai demandé ”, a-t-elle commenté, avec un soupçon d'ironie.
Les maires, de leur côté, n'avaient aucune raison de cacher leur déception. Ils espéraient “des gestes concrets” , et ont manifesté leur colère. Parmi les mécontents, plusieurs élus UMP, comme Jean-Christophe Lagarde (Nouveau centre) de Drancy, ou Stéphane Beaudet, de Courcouronnes. Signataires d'une pétition (cliquer ici pour la consulter) dans le Journal du dimanche pour réclamer un renforcement d'urgence de la politique de la ville, ils tirent la sonette d'alarme : “on est installé sur une bombe sociale. On a beau déployer une énergie colossale je vois ma population se paupériser tous les jours”, déplore Stéphane Beaudet.
_ D'autres élus, de gauche pour la plupart, comme le socialiste Claude Bartelone, estiment que les obstacles rencontrés par le Plan Espoir Banlieues lancé en grande pompe en 2008 signent l'“échec” de Nicolas Sarkozy sur ce terrain. Claude Dilain (PS, Clichy-sous-Bois), a menacé de démissionner du tout nouveau Conseil national de la ville.
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