Un allié de George Frêche a annoncé qu'il déposerait un recours en justice contre la liste anti-Frêche d'Hélène Mandroux
Didier Codorniou, qui conduira dans l'Aude la liste du président sortant du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, a indiqué mercredi à Castelnaudary: "Je déposerai un recours devant le tribunal de grande instance de Paris dans les jours qui viennent (...) pour dénoncer que les règles démocratiques de notre parti ont été bafouées."
Le PS a officiellement investi mardi soir la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, à la tête d'une liste PS pour les élections régionales des 14 et 21 mars. Une opposition semble-t-il approuvée par l'opinion, selon un sondage. 64% des Français, et 74% des sympathisants de gauche, donnent raison au premier secrétaire du Parti socialiste, selon une enquête BVA/Canal +.
"Il n'y aura pas deux listes avec des socialistes" en Languedoc-Roussillon, a affirmé Martine Aubry mardi soir, laissant entendre que les socialistes qui resteraient avec Georges Frêche se mettraient en marge du parti. La numéro un du PS a aussi appelé "tous les partenaires de la gauche et les écologistes à constituer une liste de rassemblement dès le premier tour".
Le Parti socialiste est "complètement démocratique" et les militants ont entériné la liste conduite par Georges Frêche, a rappelé Didier Codorniou. C'était avant les propos controversés de Georges Frêche sur Laurent Fabius qui ne lui paraissait "pas catholique". L'allié de Greorges Frêche a dénoncé la désignation par le PS de la maire de Montpellier Hélène Mandroux.
"Martine Aubry veut un bras de fer avec le peuple de gauche du Languedoc-Roussillon: elle va le perdre", a averti pour sa part Georges Frêche, président DVG de cette région, après l'investiture par le PS d'une liste concurrente. Dans un communiqué diffusé sitôt la décision du bureau national du PS annoncée par la première secrétaire, il a dénoncé un choix "concocté par le clan Aubry depuis des semaines" et qui "s'apparente aux pratiques de l'Inquisition".
La décision du bureau national du PS sur le Languedoc-Roussillon a été approuvée par 40 voix contre 5 et 5 abstentions.
Cécile Duflot ne "ferme pas la porte à la discussion"
De son côté, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot a jugé mardi "invraisemblable" une situation où Europe Ecologie devrait s'incliner devant "le changement de pied" du PS en Languedoc-Roussillon vis-à-vis de Georges Frêche, tout en se disant "toujours prête à discuter". "L'idée qui serait de dire: maintenant il y a une nouvelle candidate socialiste et c'est tous derrière, sinon vous êtes des diviseurs, c'est quand même un peu invraisemblable comme situation", a déclaré Cécile Duflot sur France Inter. "Les choses ne peuvent pas changer d'un pied à l'autre en quelques jours sans qu'on soit quand même un peu dubitatifs sur la manière de faire", a-t-elle lancé, très remontée.
La numéro un des Verts a fait valoir que les militants écologistes de Languedoc Roussillon avaient "fait preuve de clarté depuis des années" vis-à-vis de Georges Frêche alors que la direction du PS, "en quelques jours, a complètement changé de position". Elle a réaffirmé que Hélène Mandroux "était prête il y a moins d'une semaine, à rejoindre la liste Europe Ecologie". Cécile Duflot n'a toutefois pas fermé la porte à des négociations, soulignant que "le dialogue a lieu sur place entre Jean-Louis Roumégas (tête de liste Europe-Ecologie) et Hélène Mandroux". "Nous regardons la situation avec attention", "on est toujours prêts à discuter, on n'a jamais fermé la porte à la discussion."
Frêche s'était dit prêt à attaquer le PS pour "non-respect du vote des militants"
Le président du conseil régional Languedoc-Roussillon Georges Frêche a déclaré dès lundi au site internet lepoint.fr qu'en cas d'exclusion du PS de socialistes fidèles à sa liste, il attaquerait en justice le parti socialiste "pour non-respect du vote des militants". "Nous appelons Martine Aubry à respecter les règles démocratiques du parti (...). Nos listes ont été validées par une convention, elles ne pourraient être changées que par une autre convention. Donc, Martine Aubry pourra décider ce qu'elle veut, mais nous ferons appel devant les tribunaux. C'est ce qui sera décidé mercredi matin", a déclaré George Frêche au site internet, deux jours avant l'annonce du recours faite par son allié Didier Codorniou.
Dimanche, Martine Aubry avait dit qu'entre le PS et Georges Frêche, c'était "fini", après l'article de L'Express relatant une phrase du président régional sortant, disant de Laurent Fabius qu'il avait "une tronche pas catholique" (phrase prononcée en décembre dernier).
SOS Racisme salue la décision du PS
SOS Racisme s'est félicité mardi soir de la décision du PS d'investir la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, à la tête d'une liste concurrente de celle de Georges Frêche. L'association antiraciste a fait savoir dans un communiqué qu'elle "se félicite de la décision du Parti socialiste de retirer son soutien à la liste conduite par Georges Frêche". "En effet, suite à la nouvelle sortie nauséabonde de Monsieur Frêche à l'encontre de Laurent Fabius, ce personnage, multi-récidiviste de la gauloiserie raciste, ne pouvait être le représentant officiel d'un parti républicain", estime SOS Racisme qui "souhaite que cette jurisprudence puisse s'appliquer, dans tous les partis républicains, aux trop nombreux responsables politiques qui s'amuseraient à +déraper+ pour envoyer des signaux à un électorat extrémiste".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.