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Les cinq travaux de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP

L'ex-chef de l'Etat a été élu samedi soir président de l'UMP avec 64,5% des voix. Il doit maintenant rassembler son camp, choisir son équipe, préparer les échéances électorales. Francetv info liste ses tâches les plus urgentes. 

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Nicolas Sarkozy sur le plateau du journal de TF1, dimanche 30 novembre 2014, après son élection à la présidence de l'UMP. (MARTIN BUREAU / POOL / AFP PHOTO)

Agenda chargé pour Nicolas Sarkozy. Quelles sont les urgences pour l'ancien président de la République, élu samedi 29 novembre à la tête de l'UMP avec 64,5% des voix face à Bruno Le Maire (29,18%) et Hervé Mariton (6,32%) ? 

1Rassembler son camp

Election contestée de Jean-François Copé contre François Fillon à la tête de l'UMP en 2012, scandale Bygmalion... Il y a urgence à rétablir l'unité dans un parti fragilisé et divisé entre partisans des différents présidentiables (sarkozystes, juppéistes, fillonistes...).  

L'ex-chef de l'Etat a affirmé, dimanche soir sur TF1, sa volonté d'unir le parti "pour créer les conditions d'une alternance moderne". Mais la première décision du nouveau président de l'UMP, créer un "comité d'anciens Premiers ministres" pour l'aider dans sa tâche, est déjà contestée. 

Gilles Boyer, bras droit d'Alain Juppé, a fait une mise au point dès dimanche soir : 

 

2Constituer son équipe

Il est trop tôt pour savoir si ce "comité d'anciens Premiers ministres", auquel seraient prêts à participer Dominique de Villepin et, selon l'AFP, Jean-Pierre Raffarin et Edouard Balladur, a ou non du plomb dans l'aile. 

Pour le reste, Nicolas Sarkozy recevra en priorité lundi matin au siège de l'UMP Bruno Le Maire, fort de ses 29,18% de suffrages. Quelle place sera faite à ses rivaux quadragénaires Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui ont soutenu Nicolas Sarkozy pour la primaire ? Tous deux lorgnent le poste de secrétaire général du parti, selon Le Parisien.

L'ancien président de la République reçoit également Xavier Bertrand, son ancien ministre et candidat déclaré à la primaire de 2016. Devraient aussi défiler dans son bureau Christian Jacob, Christian Estrosi, Luc Chatel et le trentenaire Gérald Darmanin, maire de Tourcoing, qui fut son porte-parole dans sa campagne pour la tête du parti.

Nicolas Sarkozy devrait composer son équipe rapprochée dans les jours à venir. Frédéric Péchenard, ex-directeur général de la police nationale, est le probable futur directeur général de l'UMP. A Daniel Fasquelle, le député-maire du Touquet (Pas-de-Calais), devrait revenir la tâche délicate de trésorier, alors que les finances de l'UMP accusent un déficit de 74,5 millions d'euros.

Christian Estrosi, député-maire de Nice, pourrait prendre la présidence de la Commission des investitures. Le fidèle Brice Hortefeux restera en place au siège, où il dispose d'un vaste bureau au 9e étage.

3Changer le nom du parti

Nicolas Sarkozy l'avait annoncé sur son compte Facebook dès qu'il a postulé à la présidence de l'UMP, en septembre : il entend changer le nom que porte depuis douze ans le principal parti de droite.

"Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité, a écrit l'ancien maire de Neuilly (Hauts-de-Seine). Ce vaste rassemblement se dotera d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique."

Un chantier qu'il devrait mettre rapidement en œuvre. Selon Le Figaro.fr, qui cite l'historien de la communication politique Christian Delporte, "le mot fétiche de Nicolas Sarkozy est le 'rassemblement'".  Le terme pourrait  figurer dans le nouveau nom du mouvement, quitte à évoquer son ancêtre, feu le RPR (Rassemblement pour la République) créé par Jacques Chirac en 1976... et remplacé par l'UMP en 2002.

4Définir une ligne politique

Le principal parti de droite devra se mettre en ordre de bataille pour les élections départementales et régionales de 2015. Sur le papier, face à un gouvernement qui perd  la bataille du chômage et à un chef de l'Etat à la cote de popularité historiquement basse, la bataille s'annonce facile. A condition de ne pas se faire tailler trop de croupières par le Front national.

Ces échéances électorales permettront de vérifier si Nicolas Sarkozy gardera la ligne très à droite qui fut celle de sa campagne présidentielle de 2012, inspirée par Patrick Buisson, ou s'il cherchera un accord avec le centre.

C'est précisément pour avoir prôné un accord avec le centre qu'Alain Juppé a été hué à Bordeaux, samedi 22 novembre, lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy. Déclaration de l'intéressé, dimanche soir sur TF1 : lui aussi, a-t-il dit, se serait fait siffler s'il avait prononcé des propos identiques. Un indice sur la ligne à venir, à ajouter à ses propos favorables à l'abrogation du mariage gay ? Difficile à dire, car à l'inverse, il a répété qu'en 2016, le parti organiserait des primaires ouvertes "y compris à nos amis du centre". Mais avec cette précision : "Un centre qui serait avec nous matin, midi et soir". Soit, éventuellement, l'UDI, mais pas le MoDem, parti de François Bayrou qui avait appelé à voter Hollande au second tour de l'élection de 2012.

5Régler ses affaires judiciaires

Dimanche soir sur TF1, Nicolas Sarkozy a rappelé avec insistance que Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt et témoin à charge dans l'enquête sur des abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire, a été mise en examen jeudi pour faux témoignage. Et il a mis en cause, à cette occasion, l'impartialité des médias. 

Cette défense sera-t-elle suffisante dans les autres instructions qui le menacent ? Si l'affaire Bettencourt est derrière lui, des convocations judiciaires le guettent dans l'affaire Bygmalion. Cette entreprise de communication est soupçonnée d'avoir établi de fausses factures ayant permis d'imputer à l'UMP, et non au candidat Sarkozy, 18 millions d'euros de comptes de campagne en 2012. 

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