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"Les Républicains" : le nouveau nom de l'UMP attaqué avant même d'être adopté

La numéro deux de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, assure que "se nommer soi-même, ce n'est pas agresser les autres". Mais à gauche, au centre et au sein même du parti, les critiques pleuvent. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy donne un discours à Gouvieux (Oise), le 9 avril 2015. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Cette nouvelle appellation est sans doute le symbole le plus fort de la mutation de l'UMP voulue par Nicolas Sarkozy. L'Union pour un mouvement populaire devrait être rebaptisée sous le nom "Les Républicains" lors du Congrès de l'UMP, le 30 mai. Le parti n'a pas encore changé de nom qu'il est déjà attaqué.

A gauche, au centre et au sein même du parti, les critiques pleuvent. La numéro deux de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, favorable à ce changement de nom, assure que "se nommer soi-même, ce n'est pas agresser les autres". Francetv info revient sur les différents griefs soulevés par les opposants.

"Nous n'avons pas vocation à monopoliser le mot de républicain", pour Alain Juppé

Chez les juppéistes, l'accueil est plutôt frais. L'ex-ministre Benoist Apparu observe : "J'imagine que Nicolas Sarkozy souhaite qu'à partir de ce nouveau nom, une nouvelle aventure commence pour lui et qu'il ait un parti à sa main, qu'il en soit l'incarnation." 

Autre proche du rival de Nicolas Sarkozy, le député-maire du Havre, Edouard Philippe, regrette "un choix très curieux, et très contestable", dans un entretien à Libérationmardi 21 avril. "En nous nommant 'Les Républicains', c'est comme si nous vidions la République de son sens. Je trouve ça dangereux, poursuit Edouard Philippe. Ce serait un vecteur supplémentaire de clivages et de divisions."

Une critique reprise mercredi 22 avril par Alain Juppé. "Nous n'avons pas vocation à monopoliser le mot de républicains, a estimé le maire de Bordeaux au micro d'Europe 1Ça ne va pas être facile de dire : j'appartiens aux Républicains. C'est un concept un peu englobant, il y a beaucoup de républicains partout en France."

Pour le politologue Gaël Sliman, invité chez RTL, Nicolas Sarkozy penserait plus aux républicains américains qu'aux français. "Le Parti républicain a cet avantage de rassembler l'ensemble de la droite américaine, du Tea Party aux modérés. Une partie de ceux qui votent Front national pourraient très bien se retrouver dans un parti républicain aussi englobant."

"Un abus de pouvoir évident", pour le PS

A gauche, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, estime que ce nom est "évidemment un abus de pouvoir". "Non pas qu'il n'y ait pas une droite qui ne soit pas républicaine. Moi personnellement je sais faire la différence entre des idées d'extrême droite et la droite", juge le socialiste, sur Sud Radio.

Le député frondeur Christian Paul, premier signataire de la motion de la gauche du PS en vue du congrès de Poitiers, abonde dans son sens : "La République est un bien commun. Il ne faut pas se l'approprier. Nicolas Sarkozy aurait été dans l'honnêteté et dans la réalité en appelant ce parti la Droite républicaine". Pour lui, "Nicolas Sarkozy est coutumier de ces captations d'héritage".

"S'arroger ce nom, c'est étrange", selon Bayrou

Interrogé sur RTL, le président du MoDem et maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), François Bayrou, s'associe à ces critiques, mais de façon plus nuancée. "Vouloir s'arroger le nom de républicains, c'est étrange, glisse-t-il. Je ne vais pas dire qu'il n'y aurait de républicains que dans ce parti. Chacun fait ce qu'il veut, mais ça ne définit pas un parti politique".

"Une privatisation éhontée", pour un avocat 

Un avocat connu pour ses coups d'éclat, Christophe Léguevaques, a dénoncé la "privatisation éhontée" du titre "Les Républicains". Il a annoncé vendredi 17 avril une procédure judiciaire contre une appropriation "d'un patrimoine commun". L'avocat toulousain, inscrit au barreau de Paris, entend faire jouer les symboles pour obtenir la nullité de la marque "Les Républicains" déposée par l'UMP. Il annonce le lancement de la procédure le 5 mai, jour anniversaire des Etats généraux de 1789.

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