UE : la gauche reproche à Sarkozy de négliger le volet social
"Après le Non irlandais, l'Europe doit être davantage concrète,
protectrice, proche. Est-ce qu'il y a un meilleur domaine que le
social pour avancer?" Cette question, c'est le ministre français du Travail Xavier Bertrand qui l'a récemment posée devant un groupe d'eurodéputés chargés des affaires sociales.
Mais le président de la République n'a pas l'air du même avis. S'il a martelé hier soir, lors de son interview sur France 3 (LIRE NOTRE ARTICLE) qu'il souhaitait une "Europe qui protège", il a rejeté toute ambition dans le domaine social européen : "le social n'est pas une compétence
européenne. C'est une compétence nationale (...) L'Europe ne doit
pas s'occuper de tout".
La gauche pour une relance de l'Europe sociale
L'Europe sociale, en panne depuis dix ans et objet de nombreux conflits entre Etats membres, ne fait donc pas partie des priorités de la présidence française. Au grand dam de la gauche française : "il faut mettre le social au coeur de la construction" a estimé le Parti Communiste Français dans un communiqué. L'Europe doit se donner "des objectifs, en particulier sur les salaires minima, les conditions de travail ou encore la mobilité des salariés" a affirmé de son côté François Hollande, Premier secrétaire du PS.
La Confédération européenne des syndicats développe le même argumentaire : "les citoyens européens ont l'image d'une Europe qui s'attaque aux droits des travailleurs et qui est surbordonnée à l'Europe des marchés. Cett perception est sans doute une des raisons majeures du non irlandais".
Reste que Nicolas Sarkozy n'est pas le seul à ne pas faire du dossier social une priorité européenne. De nombreux pays, Grande-Bretagne en tête, rechignent à perdre leurs prérogatives dans ce domaine. Conséquence : les
Vingt-Sept peinent généralement à se mettre d'accord sur des normes sociales communes, fussent-elles minimales.
Céline Asselot avec agences
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