Cet article date de plus de treize ans.

Tunisie : Ben Ali et sa famille indésirables en France (Baroin sur France Info)

Décidément, la France a bien lâché l'ex-président tunisien. Paris qui s'était bien gardé de condamner l'emploi de la force contre les manifestants, qui s'est contenté hier de "prendre acte" de la transition constitutionnelle, annonce aujourd'hui le gel des avoirs tunisiens, et invite les proches de Ben Ali à quitter le territoire français. Sur France Info, François Baroin, le porte parole du gouvernement a été clair: "Dans ces circonstances particulières, la famille de Ben Ali présente sur le territoire français n'a pas vocation à y rester". Il affirme également qu'il "n'a jamais été question d'une présence" de l'ex-président tunisien "sur le sol français"; "'cela n'aurait pas été accepté".
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © France Info)

Les proches de l'ex-président tunisien ont effectivement quitté cet après-midi l'hôtel du parc Eurodisney où ils séjournaient. Le groupe était arrivé en France dès jeudi, veille du départ de Tunisie du président, sous la pression de la rue. “Tout le groupe est parti, personne ne sait
où ils sont allés” a indiqué un porte-parole du parc.

François Baroin a cherché à répondre aux critiques sur l'absence de réaction de Paris pendant la répression des manifestations en Tunisie:
“Nicolas Sarkozy a rappelé la position de la politique française qui est constante depuis toujours, depuis le début des évènements qui démarre sur un drame humain et qui se transforme en révolte politique. La Tunisie est un état souverain, Ben Ali jusqu'à hier avait le statut de chef d'état, la France a toujours eu une ligne de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un état souverain et un soutien à la démocratie et à la liberté.”

En perdant son “statut de chef d'état”, l'ex-président tunisien n'est plus que “Ben Ali” dans les propos du porte-parole du gouvernement français. Il est loin le temps où, en visite officielle en Tunisie avec son épouse, le président de la République française levait son verre en l'honneur de son hôte, “à son bonheur personnel,” après lui avoir longuement rendu hommage, et notamment pour sa lutte contre le terrorisme. C'était en avril 2008.

La France pour "des élections libres, dans les meilleurs délais"

Dans le communiqué publié par l'Elysée en début d'après midi, à l'issue d'une réunion en présence de François Fillon et de plusieurs ministres,
Paris a apporté un “soutien déterminé” au “peuple tunisien” qui “depuis plusieurs semaines” “exprime sa volonté de démocratie”.

Toujours dans ce communiqué, la France a demandé l'organisation d'élections libres “dans les meilleurs délais” en Tunisie. Elle s'est dit “prête à répondre à toute demande de concours afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable”.

Enfin les autorités françaises affirment avoir pris “les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects
concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués
administrativement”.

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