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Toulouse : le socialiste Jérôme Guedj demande la démission de Claude Guéant

Le socialiste Jérôme Guedj demande "à titre personnel" jeudi la démission de Claude Guéant. De son côté, Bruno Le Roux parle de "faille" dans l'enquête et François Rebsamen parle d'"améliorer" le renseignement.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jérôme Guedj, lors d'une manifestation en 2010 (citizenside.com)

Le socialiste Jérôme Guedj demande "à titre personnel" jeudi la démission de Claude Guéant. De son côté, Bruno Le Roux parle de "faille" dans l'enquête et François Rebsamen parle d'"améliorer" le renseignement.

Jérôme Guedj, président PS du conseil général de l'Essonne, département où est basé le Raid, a demandé jeudi, "à titre personnel" sur son blog la démission du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, dénonçant "un triple échec" de la gestion de l'affaire Mohamed Merah à Toulouse. Seul socialiste à demander la démission du ministre de l'intérieur, M.Guedj n'est pas tout seul à s'interroger sur l'enquête et sur le rôle de la DCRI dans cette affaire.

Jérôme Guedj rappelle que "ce matin, les hommes du Raid, basés toute l'année en Essonne, à Bièvres, ont une nouvelle fois risqué leur vie. Nous leur devons estime et respect et les assurer de notre solidarité, d'abord pour ceux d'entre eux qui ont été blessés dans l'opération qui s'est soldée par la mort du 'tueur au scooter'".

L'élu pose trois questions:

1) "Puisque Mohamed Merah était « suivi » par les services de renseignement, notamment depuis son séjour en Afghanistan, comment son projet meurtrier, et particulièrement l acquisition massive d armes et d explosifs n ont pu être décelés ?", écrit-il.

2) M. Guedj se demande "comment 9 jours – et deux nouveaux attentats- ont pu s écouler avant identification précise de Mohamed Merah, lequel, vu ses antécédents et sa présence à Toulouse, était assurément dans le collimateur des enquêteurs ?".

3) "Pourquoi une interpellation en douceur n'a pas été préférée?", demande encore l'élu francilien, faisant valoir que "le ministre de l'Intérieur avait à juste titre fait de l'arrestation vivant de Mohamed Merah une priorité pour qu il puisse être livré à la justice", s'interroge-t-il.

"Dans n importe quelle démocratie, il est légitime de mettre en cause la responsabilité politique de ceux qui conduisent les affaires de la Nation quand ils sont confrontés à un triple échec. C est ce que je fais en demandant à titre personnel la démission de Claude Guéant", conclut Jérôme Guedj qui est en charge des questions de Transport dans l'équipe du candidat socialiste.

Pas sur que cette prise de position "à titre personnel", soit dans la ligne officielle du PS, puisque Martine Aubry a affirmé dans un communiqué que "face au terrorisme, chacun doit faire preuve de la plus grande fermeté, mais aussi de l'esprit républicain de rassemblement et de refus des amalgames et des récupérations".

Bruno Le Roux parle de faille

De son côté, un des porte-parole de François Hollande, Bruno Le Roux, a affirmé avoir vu une "faille" dans la surveillance de Mohamed Merah.

"Le terme 'faille' (évoqué jeudi par le ministre Alain Juppé, ndlr), je le reprends volontiers. Aux Etats-Unis, aurait été constitué sans coup férir une commission d'enquête pour voir là où il y a eu problème dans la surveillance", a-t-il souligné. "Là où il y a endoctrinement, voyages répétés dans des camps d'endoctrinement et accumulation d'armes à feu et d'armes de guerre, il y a forcément une réflexion à avoir sur l'impossibilité que notre République a eu à éviter ces crimes monstrueux, ou tout au moins à permettre de les arrêter plus tôt", a poursuivi le député de Seine-Saint-Denis.

Rebsamen s'interroge

Dans une interview au "JDD", François Rebsamen, le monsieur sécurité de Hollande, s'interroge : " tout comme Alain Juppé, je me demande s'il n'y a pas eu des failles dans le système de renseignements. Etant donné que la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur, Ndlr] suivait Mohamed Merah depuis un an, comment se fait-il qu'ils aient mis autant de temps à le localiser?".

"J'insiste sur le fait qu'il y a sûrement des leçons à tirer de cette opération pour améliorer un système de renseignement qui n'a pas fourni en temps utile le suivi nécessaire", ajoute le sénateur maire de Dijon.

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