Tollé à gauche après l’ironie de Sarkozy sur les grèves

"Rira bien qui rira le dernier !"
_ La mise en garde est signée Julien Dray qui, au nom du Parti socialiste, ironise sur les "déclarations infantiles" de Nicolas Sarkozy à propos des grèves, devant le Conseil national de l’UMP qui a tourné "à la réunion de joyeux drilles". "Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit", s’était exclamé hier le chef de l’Etat, souriant et déclenchant les rires des militants UMP.

Premier dans ce tir de contre unanime à gauche, le secrétaire général de la FSU. Ce matin sur France Info, Gérard Aschieri a trouvé que les propos présidentiels relevaient "de la fanfaronnade de tribune. Mais moi, je n’attends pas du président de la République qu’il joue les matamores", a déclaré le leader du principal syndicat d’enseignants.

Le Parti communiste relève que "le président de la République est bien le président d’un camp contre l’autre, celui du patronat contre les salariés. C’est désormais officiel", conclut le communiqué du PCF.

Du côté de la CFTC, on craint que ces "propos très politiques" ne soient de nature à "attiser les conflits". Tandis que la CGT estime que Nicolas Sarkozy "joue avec le feu".
"J'ai le sentiment que le président de la République fait une opération diversion parce qu'il a bien du mal à démontrer en quoi sa politique réussit. Ni sur le pouvoir d'achat, ni sur l'emploi, ni sur la croissance, ni sur le bien-être des Français en général, on ne peut dire qu'il y a quelque chose dont il pourrait se vanter auprès de son parti politique", assène Maryse Dumas. Et comme pour rafraîchir la mémoire présidentielle, la secrétaire confédérale de la CGT d’évoquer la dernière grève en date, celle des conducteurs RATP qui avait totalement paralysé pendant 24 heures la ligne A du RER, empruntée chaque jour par un million de Franciliens.

Gilles Halais avec agences