Thierry Thuillier, directeur des rédactions de FTV : "notre mission est de confronter les points de vue"
Marine Le Pen, qui est l'invitée, jeudi 23 février, de l'émission "Des paroles et des actes", a prévenu qu'elle ne débattra avec Jean-Luc Mélenchon choisi par France 2 comme contradicteur. Elle a mis en cause la chaine. Thierry Thuillier lui répond.
S'est-il déjà produit qu'un invité de l'émission "Des paroles et des actes" récuse un contradicteur choisi par France 2 ?
Thierry Thuillier, directeur des rédactions de France Télévisions : Aucun candidat à ce jour n'a récusé d'intervenant. Ce qui a permis d'ailleurs de monter des débats qui ont eu un réel echo et un impact incontestable : François Hollande face Alain Juppé, François Fillon opposé à Martine Aubry.
Ce sont généralement ces débats, à la condition qu'ils soient sérieux et argumentés, qui suscitent le plus grand intérêt des télespectateurs.
Marine Le Pen accuse France 2 de vouloir lui "imposer par la force" un adversaire, en la personne de Jean-Luc Mélenchon. Est-ce le cas ?
Je refuse ce terme. Jean-Luc Mélenchon est candidat à l'élection présidentielle, crédité d'un certain pourcentage d'intentions de vote, et il est tout à fait à sa place dans ce débat électoral.
Et s'il suffisait de récuser les intervenants pour monter des émissions sur mesure, nous ne remplirions pas notre mission qui est de confronter les points de vue.
Pourquoi avoir décidé d'opposer deux contradicteurs - Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat, et M. Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle - au lieu d'un à Mme Le Pen ?
Précisemment parceque nous avons entendu l'argumentaire de la candidate, il nous est apparu recevable d'organiser un second débat avec un représentant de la majorité présidentielle.
C'est la preuve que nous ne sommes pas dans un état d'esprit polémique avec Marine Le Pen.
J'ajoute que "Des paroles et des actes" a déjà connu cette formule lors de deux débats avec Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP.
Dans cette veine, nous réfléchissons, pour les prochains, "DPDA" à répéter cette formule. Il ne s'agit donc pas d'un conducteur "fabriqué" pour Marine Le Pen.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.