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TF1 peaufine le "Sarko show", l’opposition dénonce des médias aux ordres

Expliquer, rassurer et si possible convaincre. Nicolas Sarkozy est l’invité de TF1 ce soir, JT puis émission spéciale devant 11 Français et Jean-Pierre Pernaut. Pendant ce temps, de Bayrou (MoDem) à Peillon (PS), l’opposition s’interroge sur la servilité des médias…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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A deux mois d’un scrutin régional qui s’annonce très difficile pour sa majorité, le chef de l’Etat est l’invité de TF1 ce soir. Pour sa première prestation télévisée de l’année, Nicolas Sarkozy sera d’abord interrogé, dans le cadre du JT pendant une dizaine de minutes, par Laurence Ferrari,. Puis il répondra, en direct, pendant une heure, aux questions de 11 Français choisis par TF1.

Cette formule s’inspire des face-à-face organisés pendant la campagne électorale de 2007 entre Nicolas Sarkozy puis Ségolène Royal, et un panel d’une centaine de Français. Comme Patrick Poivre d’Arvor a, depuis, été remercié de la Une, le (talk) show est confié aux bons soins de Jean-Pierre Pernaut, le présentateur de "Combien ça coûte" et du 13h.

A TF1, l’on jure la main sur le cœur que le chef de l’Etat n’aura pas eu connaissance des questions avant l’émission, et que ces 11 personnes (six hommes et cinq femmes, six de province et cinq de banlieue parisienne) ont été choisies par la chaîne. Comme par enchantement, dans une frange du public en plein divorce avec le président : l’électorat populaire (voir infographie ci-dessous).

Indépendance des médias

Si l’idée a effectivement été "vendue" à Nicolas Sarkozy par la chaîne de son ami Martin Bouygues, les observateurs savent bien que c’est précisément dans ce type d’exercice que le chef de l’Etat excelle. Et l’opposition de monter au créneau pour, au minimum, s’interroger sur l’indépendance des journalistes, voire condamner des médias serviles.

Sur l’antenne de Radio J, Benoît Hamon (PS) s’est interrogé sur les conditions de l’organisation du show de TF1, et les contreparties qui seront accordées à l’opposition.

Pour François Bayrou (MoDem, sur Europe 1), l’émission de ce soir s'apparente à "deux heures d'information sur TF1 entièrement mises au point dans la coopération la plus étroite entre l'Elysée et une chaîne de télévision"
_ Quant à Vincent Peillon, quelques jours après avoir boycotté l’émission "A vous de juger" de France 2, il en a remis une couche samedi dans les colonnes du Monde sur le thème de la "servilité" de "certains dirigeants" de la télévision publique.

"Le président veut faire à la télé, ce qu'il fait toutes les semaines en province", se défend-on au Palais. Sachant qu'au cours de ses brefs déplacements hebdomadaires, le chef de l'Etat parle en général devant un public trié sur le volet, souvent composé de militants UMP, les éventuels manifestants étant maintenus à distance…

Gilles Halais, avec agences

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