Sur un air de "Douce France", Eva Joly répond dans un clip aux critiques sur son accent
Moquée sur son accent, la semaine dernière, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly, a contre-attaqué vendredi 9 décembre en diffusant un clip sur Internet, intitulé "La France résonne de tous les accents du monde".
Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle, défend son accent et celui des autres dans un clip sur Internet où s'entremêlent des dizaines d'accents régionaux ou étrangers, pour montrer qu'"en France, l'espoir résonne de tous les accents du monde".
La vidéo commence sur l'air de "Douce France", avec une imitation de "Mme Choly" par Jean-Marie Le Pen (FN), puis le comédien Jean-Pierre Castaldi affirme qu'"il est temps qu'elle retourne en Norvège", avant que le couturier allemand Karl Lagerfeld n'explique qu'"on ne peut avoir cet accent-là quand on veut se présenter comme présidente".
A son bureau, Eva Joly, face caméra, rappelle être "venue en France à 20 ans parce que ce pays était pour [elle] un rêve". "En France, l'espoir résonne de tous les accents du monde" et "mon accent est en réalité la preuve du rayonnement de la langue française et de son attractivité dans le monde entier", dit la Franco-Norvégienne.
Son propos est entrecoupé par ceux d'une douzaine de personnes aux accents notamment asiatique, espagnol ou québécois qui parlent de la France.
Dans ce clip, apparaît aussi le sénateur Jean-Vincent Placé, qui avait été qualifié de "Coréen national" par Alain Marleix (UMP). A la fin de la vidéo, vient s'inscrire sur fond vert "Liberte, egalite, fraternite", vite transformé en "Liberté, égalité, fraternité" avec en sous-titre : "Parce qu'une République sans accents ça n'a pas de sens".
"Une forme de fragilité et d'authenticité"
Le week-end dernier, une chronique de Patrick Besson dans l'hebdomadaire le Point, contrefaisant phonétiquement l'accent de la candidate écologiste, avait provoqué une petite tempête médiatique. Certains traitant l'écrivain de "xénophobe", de "beauf" ou de "raciste".
Interrogée sur l'accent d'Eva Joly, Hélène Flautre, députée européenne et chargée des Droits humains et des affaires internationales dans son équipe, concède que son langage "peut poser problème".
"Le pari de sa candidature, c'est de dire que son langage constitue une forme de fragilité et d'authenticité, explique-t-elle. Elle n'a pas la langue codée, mais ça peut lui permettre de se faire entendre auprès d'une population imperméable à l'engagement politique".
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