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Sur fond de plans sociaux, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lancé l’acte I du dialogue sociale

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lancé mardi 29 mai une première étape de concertation en vue des réformes sociales du quinquennat. Mais pour l'ex-Premier ministre François Fillon, les syndicats seront "les premiers cocus de la gauche".
Article rédigé par Francetv 2012
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Jean-Marc Ayrault a reçu les syndicats en compagnie de quatre de ses ministres. (PIERRE VERDY / POOL / AFP)

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lancé mardi 29 mai une première étape de concertation en vue des réformes sociales du quinquennat. Mais pour l'ex-Premier ministre François Fillon, les syndicats seront "les premiers cocus de la gauche".

Le discours et la méthode. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé son intention d'user de la "concertation" sociale. Chose faite ce mardi 29 mai où le locataire de Matignon a lancé la première étape de ses consultations en vue des réformes sociales du quinquennat, sur fond de craintes de multiplication de plans sociaux, alors que syndicats et patronat exercent tour à tour des pressions opposées.

Le gouvernement promet une concertation "dans la durée"

Entouré par quatre de ses ministres, Michel Sapin (Travail), Marisol Touraine (Affaires sociales), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Marylise Lebranchu (Fonction publique), M. Ayrault a reçu durant une heure chaque délégation : cinq syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et trois patronales (Medef, CGPME, UPA).

Mardi, pour le gouvernement, il s'agissait donc d'une première prise de contact afin d'écouter les doléances de tous en vue d'une grande conférence sociale prévue avant le 14 juillet à l'Elysée. Le gouvernement promet une concertation "dans la durée". Une réunion préparatoire, regroupant l'ensemble des huit partenaires sociaux autour du Premier ministre, se tiendra ainsi le 5 juin à Matignon.

45 000 emplois menacés

Pour cette première prise de contact, le leader de la CGT, Bernard Thibault, a d'emblée mis la pression sur le gouvernement de gauche en lui rappelant que c'est "une majorité de salariés" qui a "contribué" à l'élection de François Hollande. Maintenant, il y a une "impatience" de premières mesures "rapides" qui "modifient le quotidien", a dit celui qui avait appelé à battre Nicolas Sarkozy.

M. Thibault a remis au Premier ministre une liste de 46 entreprises en redressement ou en liquidation, soit près de 45 000 emplois menacés, qui va se "cumuler ou se croiser" avec la "propre liste du gouvernement".

Parisot contre une hausse du Smic

Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, a proposé, lui, la recréation d'une "mission interministérielle sur les plans sociaux", tandis que son homologue de FO, Jean-Claude Mailly, prônait le retour d'un "commissariat au plan".

De son côté, la patronne du Medef, Laurence Parisot, qui clôt le défilé en fin de journée, espère convaincre le gouvernement de ne pas compromettre la compétitivité des entreprises et de mettre la pédale douce notamment sur une hausse du Smic, hantise des PME.

Une hausse du Smic "est toujours dangereuse" pour l'emploi et doit être "a minima", a prévenu le numéro un de la CGPME, Jean-François Roubaud. Le gouvernement n'a pas encore précisé l'ampleur du coup de pouce. La CGT et FO demandent une vraie hausse. Mais, pour la CFDT, le problème est d'abord "qu'il y a trop de salariés au Smic et qui le restent".

Fillon : "Les syndicats vont être les premiers cocus de la gauche"

Autre sujet urgent, source de divergences entre patronat et syndicats : le décret en préparation sur les retraites qui devrait sortir entre les deux tours des législatives pour permettre un départ à 60 ans des salariés ayant commencé à travailler très tôt. Les contours restent à préciser.

Pour l'ex-Premier ministre François Fillon, les syndicats seront "les premiers cocus de la gauche", notamment sur ce dossier. "Cela a souvent été le cas dans l'Histoire", a-t-il ajouté. "Une grossière provocation", lui a répondu Guillaume Bachelay, l'un des porte-parole du PS pour les législatives.

M. Roubaud a salué "une véritable volonté de dialogue" du gouvernement. Il veille à "ne pas rater la première marche", a renchéri Bernard Van Craeynest (CFE-CGC). Le président du syndicat des cadres souhaite la fin d'une tradition française qui fait que, sur les trois parties -gouvernement, syndicat, patronat-, il y en a toujours deux "qui s'entendent sur le dos du troisième!"

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