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Suppressions d'emplois à PSA : politiques et syndicats sous le choc

"La guerre est déclarée", pour la CGT ; "la cote d'alerte est atteinte", note Jean-François Copé ; "les pouvoirs publics n'ont pas anticipé", pointe EELV. A propos de la fermeture d'Aulnay, son maire se désole d'une "chronique d'une mort annoncée".
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Arnaud Montebourg disait mercredi redouter "un choc pour la Nation". Le ministre du Redressement productif ne s'est pas trompé : PSA a annoncé jeudi matin 8.000 suppressions d'emplois - la fermeture du site d'Aulnay, la suppression d'un quart des effectifs à Rennes, et des réductions d'effectifs hors production. 

Jeudi matin, juste après que le président du directoire de PSA se soit exprimé, Jean-Marc Ayrault a sommé le groupe d'engager rapidement une "concertation exemplaire ". Sa collègue des Affaires sociales Marisol Touraine a fait savoir qu'un expert mandaté par l'Etat examinerait la situation du groupe pendant 15 jours - 4 milliards d'aides publiques ont été versées à PSA. "C'est un immense choc... Chaque français est en droit de se demander 'comment a-t-on pu en arriver là ?' ", a déclaré Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "Toutes les solutions alternatives à une fermeture du site doivent être étudiées, en particulier celles portées par les salariés et leurs représentants ", a souhaité Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France frappée par la fermeture d'Aulnay.

"J'en appelle à François Hollande" (Laurent Wauquiez)

"Le gouvernement a eu tort de ne pas réagir plus tôt et devrait
s'exprimer pour dire qu'il s'oppose à ce plan
", a déclaré le numéro
un du PCF, Pierre Laurent, suivi par Marie-George Buffet, députée PCF de
Seine-Saint-Denis. "Une loi s'impose d'urgence ", "le chef de
l'Etat, le Premier ministre, ne peuvent rester l'arme au pied
",
a-t-elle déclaré.

Unanimité politique. L'opposition est elle aussi montée au créneau. "La cote d'alerte est dépassée" , a déclaré Jean-François Copé sur France Info : "Il faut que le gouvernement sache que dans ce domaine, l'opposition au nom (de laquelle) je m'exprime ce matin, sera à ses côtés" . "J'en appelle (...) à François Hollande. Il doit s'impliquer lui-même et tout de suite (...) On a besoin d'un président actif ", a embrayé Laurent Wauquiez, député et ancien ministre UMP. "Ils doivent ", a insisté l'ancien ministre UMP Bruno Le Maire, "interrompre immédiatement le projet de fermeture du site d'Aulnay ". "Une réduction drastique des effectifs " ne peut pas être "la seule réponse ", a également déclaré Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical.

"La guerre est déclarée" (CGT)

Les syndicats sont sous le choc. "Un séisme"  dit Bernard Thibault, le patron de la CGT, pour qui il faut bien multiplier par trois ou quatre le nombre de suppressions de postes pour mesurer l'impact en termes d'emplois - en comptant les intérimaires, les sous-traitants et les emplois induits. "Il s'agit d'une purge sévère ", a déclaré Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, ajoutant que les salariés sont "en train de payer la facture des erreurs stragégiques du groupe à l'international, notamment en Chine " et le paient "très chers ".

Le délégué local d'Aulnay, Jean-Pierre Mercier, est moins diplomate : après "12 mois de mensonge" , la "lutte va démarrer maintenant" . Le président du directoire, Philippe Varin "a déclaré la guerre aux salariés. Nous sommes déterminés à sauver nos emplois, nous sommes prêts à aller jusqu au bout. En septembre une grande bataille va commencer".

"C'est énorme, c'est un couperet !" a enchaîné, à Rennes-La Janais, Nadine Cormier, secrétaire FO. "En 2004 nous étions 12.000, aujourd'hui nous sommes 5.600. Demain on va tomber à 4.200 : personne dans la région n'aurait pu imaginer cela. Nos sous-traitants dans toute la région vont être impactés" .

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