Superproduction de supermarché pour Luc Chatel
La direction de la chaîne de supermarchés, où a eu lieu la scène lundi, reconnait le "bidonnage". "A la suite des différents articles parus dans la presse", la direction de la société a tenu à affirmer "avoir pris l'initiative d'inviter un certain nombre de salariés à l'occasion de la venue des ministres dans l'un de ses magasins à Villeneuve-le-Roi" (Val-de-Marne). Mais, "en aucun cas ni le ministre ni ses collaborateurs n'y ont été associés ni même informés" , assure le communiqué.
Les "ménagères" qui se trouvaient dans le rayon fournitures scolaires du supermarché avaient effectivement l'air très au courant du dossier "Essentiels de la rentrée" que le ministre de l'Education venait promouvoir. Toutes semblaient par ailleurs enchantées de l'initiative, ont noté plusieurs journalistes.
Certaines de ces mères de famille seraient même arrivées dans la même voiture avant le ministre. Et en seraient reparties de la même façon. Mieux: selon France 2, d'autres auraient "remis en rayon les fournitures scolaires". L'une de ces consommatrices, Virginie Meyniel, est une élue de Vulaines-sur-Seine, une commune voisine... dirigée par l'UMP. Elle a expliqué à Célia Quilleret, reporter à France Info, qu'elle se trouvait là, à près de 50 kilomètres de chez elle, "par hasard".
Extrait du JT de France 2 (17/08/09)
De son côté, Luc Chatel se défend de tout cinéma. Le ministre s'est même fendu d'un communiqué et d'une lettre adressée à la rédaction de France Info pour expliquer à quel point il était choqué de cette initiative "à l'opposé de (s)es convictions et de (s)es pratiques". Luc Chatel jure ses grands dieux qu'il n'a "jamais imaginé une mise en scène artificielle de nature à tromper le grand public ou la presse".
De tels déplacements, organisés par les services de communication pour fournir aux télévisions des images de dialogue entre ministres et "citoyens", sont pourtant fréquents. Le centriste Olivier Stirn, ministre du Tourisme, avait été contraint à la démission du gouvernement de gauche de Michel Rocard en 1990 après qu'il a été découvert que des figurants avaient été rémunérés pour remplir la salle d'un colloque qu'il animait.
Anne Jocteur MonrozierOeuvres liées
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