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"Serions-nous plus libres sans l'Etat ?" Les politiques planchent sur le bac philo

"Serions-nous plus libres sans l'Etat ?" "Non, mais..." répondent Vincent Peillon, Nathalie Arthaud ou Bruno Le Maire. Les réponses de plusieurs responsables politiques à ce sujet de philosophie du bac 2012.
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Vincent Peillon (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"Serions-nous plus libres sans l'Etat ?" "Non, mais..." répondent Vincent Peillon, Nathalie Arthaud ou Bruno Le Maire. Les réponses de plusieurs responsables politiques à ce sujet de philosophie du bac 2012.

"Serions-nous plus libres sans l'Etat ?" Des responsables politiques ont planché sur ce sujet de philosophie du bac 2012, auquel ils répondent tous "non, mais", en glissant leurs nuances partisanes et leurs références à l'actualité.

Peillon : "quel Etat nous permet d'être libres ?"

A tout seigneur, tout honneur. Agrégé de philosophie, le ministre de l'Education Vincent Peillon répond: "Certainement pas. Mais la vraie question est: quel Etat nous permet d'être libres ?"

"Sans Etat, on risque d'être dans le droit du plus fort. Ceux qui ont cru à l'Etat de nature plein de bienveillance ont dû y renoncer", souligne-t-il
auprès de l'AFP, rappelant le 300e anniversaire de la naissance de Rousseau.

"Comment organiser l'Etat pour nous permettre d'être libres ? Il y a plein de conditions", poursuit M. Peillon, vantant "l'Etat enseignant du début de la IIIe République, très belle façon d'organiser la liberté. Le but de l'école républicaine est d'instruire pour éduquer à la liberté". "Cet Etat enseignant, il faut lui redonner un grand élan et même sa mémoire, son histoire, rappeler que c'était ça, le but de l'école".

"Pas d'Etat démocratique sans instruction et sans éducation", résume le ministre socialiste.

L'historien PS Alain Bergounioux répond, lui aussi, que "sans principe d'organisation étatique, de puissance publique, la loi du plus fort prédomine". "Libertés et Etat sont dans une interaction, une dialectique positive". Il y a "un équilibre", "une compatibilité" à trouver entre l'individu et l'organisation.

Le Maire : "un Etat recentré sur ses fonctions essentielles"

A l'UMP, le normalien et agrégé de lettres Bruno Le Maire énonce: "nous avons besoin d'un Etat fort et équitable pour garantir la liberté de chacun. Il est important de garder une autorité de l'Etat mais recentré sur ses fonctions essentielles, sécurité, éducation, justice. Lorsque l'Etat empiète sur les compétences des citoyens et affaiblit leur responsabilité, il limite leurs libertés".

Chantre du libéralisme, Alain Madelin observe: "la question est: de quel Etat on parle? Si c'est l'Etat soviétique, la réponse est claire ! Mais les libertés ont besoin d'un cadre juridique garanti par une autorité politique. Pas de liberté possible sans Etat de droit".

"En France, j'ai souvent entendu dire que c'est l'Etat qui fait le droit. Contresens absolu ! 'Rule of Law': l'Etat doit être soumis au droit", "à un contrat social qui lui est antérieur et supérieur".

Philippot : le FN est "pour un Etat fort"

Rappelant que le FN est pour un "Etat fort", Florian Philippot répond: "plus l'Etat se délite, plus les faibles souffrent. Mais il est aussi important
d'insister sur la responsabilité individuelle". Voyant dans la mondialisation, "une sorte de retour à l'Etat de nature", il tranche: on a besoin de l'Etat pour la réguler". Pour le numéro 2 du FN Louis Aliot "l'Etat, c'est la liberté et la sanction, et pas de liberté sans sanction".

Arthaud : "L'Etat, c'est le pouvoir en exercice d'une classe dominante"

Analyse marxiste classique pour Nathalie Arthaud (LO): "L'Etat, c'est le pouvoir en exercice d'une classe dominante, liberté pour quelques uns, oppression pour une majorité". "Mais les oppprimés sauront s'organiser pour que l'ensemble des hommes s'érigent en administrateurs, sans appareil spécifique".

A quel horizon ? On l'avait "touché du doigt à la Commune de Paris, aux débuts de la révolution russe", juge-t-elle.

EELV affiche la position la plus singulière. Pour l'écologiste un brin libertaire, Jean-Marc Brûlé, sans organisation collective, "on serait plus
libres de s'entretuer, mais moins sûrs de vivre". Cependant, "l'Etat, univers de contraintes, n'est pas une conséquence fatale de l'organisation
collective"."Il faudra un jour pouvoir s'en passer". Quand ? Quand l'homme aura atteint "une infinie sagesse".

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