Selon des résultats partiels, le PS a recueilli 35,73% des voix au 2e tour devant l'UMP à 20,21% et le FN à 11,73%
Le Front de gauche obtient lui 5,1% des suffrages et Europe Ecologie-Les Verts totalise 2,6 %.
Dès les résultats annoncés, les principaux leaders des partis les ont commentés. "Les Français ont "ouvert la porte du changement" a déclaré Martine Aubry alors que Marine Le Pen y a vu "un vote d'adhésion" pour le Front national.
A 13 mois de la présidentielle, la gauche a nettement devancé les autres partis lors du second tour des élections cantonales. Il ravit au moins deux départements à l'UMP, tandis que le Front national franchit la barre des 10% mais ne parvient à égaler son score de dimanche dernier.
Nouvelle victoire du PS à des élections locales et un mot d'ordre en vue de 2012: le rassemblement
Pour le président du groupe des sénateurs PS Jean-Pierre Bel, le résultat des élections cantonales est "un vote sanction" pour la droite, écrit le sénateur PS dans un communiqué. "Ce scrutin électoral restera le meilleur sondage avant 2012 dont l'enseignement principal est que les Français souhaitent le changement", a-t-il ajouté. Les Français "ont renouvelé leur confiance à la gauche qui gère la majorité des départements", a-t-il ajouté.
Pour autant rien n'est acquis pour le PS, ce que n'a pas manqué de souligner sa première secrétaire. "Notre responsabilité est immense et je vais mettre toute mon énergie à rassembler la gauche pour porter ce projet d'une autre France, car c'est bientôt 2012", a déclaré Mme Aubry depuis le siège du PS. "Cette victoire, il faut l'accueillir avec beaucoup d'humilité", a ajouté la maire de Lille en mentionnant "l'abstention" et le "vote FN".
L'UMP minimise sa défaite à travers le taux d'abstention
François Fillon s'est employé dimanche soir à tempérer les mauvais résultats de la droite estimant que "la majorité recule moins qu'annoncé" aux cantonales.
Mais dans les rangs de l'UMP, les principaux leaders ont cependant admis que les résultats n'étaient pas satisfaisant. A commencer par le secrétaire général Jean-François Copé qui a reconnu que la majorité est "un petit peu déçue", ajoutant aussitôt que le PS était "très loin" des résultats qu'il escomptait.
Le porte-parole du gouvernement François Baroin a qualifié lui aussi de "décevants" les résultats estimant qu'il ne fallait pas "sous-estimer les messages" adressés au gouvernement. Mais "ce serait une pure folie d'avoir un autre candidat" que Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, a-t-il ajouté.
"Je suis déçue, j'espérais mieux", a déclaré de son côté la ministre UMP de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, dans un scrutin qui, selon elle, constitue un "trou noir démocratique" en raison de l'abstention.
Le FN ne transforme pas l'essai du 1er tour
Le parti frontiste espérait le vote d'au moins une dizaine d'élus. L'objectif n'est pas atteint puisque vers 21h30, le FN n'avait remporté que deux cantons: celui de Carpentras-nord (Vaucluse) et celui de Brignoles (Var).
Le FN échoue en revanche dans certains cantons où il avait placé beaucoup d'espoirs, comme dans celui de Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), où se présentait son secrétaire général Steeve Briois,et à Perpignan-9, où concourait Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen.
Pour autant la présidente du FN a vu dans les résultats de ce second tour une confirmation de la "recomposition politique".
"C'est bien un vote d'adhésion dont il s'agit puisque nous enregistrons des hausses de 10, 15, 17% entre le premier et le second tour", a-t-elle commenté. "Nous échouons dans certains cantons à quelques centaines de voix. Encore un petit effort et le système définitivement, je le crois, s'effondrera". "La vague bleu marine a démarré", a-t-elle ajouté.
EE-LV et le Front de gauche confirment leurs bons scores du 1er tour
Cécile Duflot avait le sourire dimanche soir. Avec plus d'une cinquantaine de conseillers généraux à l'issue des élections, elle atteint son objectif de "plus que doubler" ses élus départementaux (24).
C'est "une immense satisfaction" qui salue "l'affirmation de l'écologie politique", a déclaré la secrétaire nationale d'Europe Ecologie - Les Verts ajoutant, à destination de ses "amis socialistes, "que l'alternative à Nicolas Sarkozy "ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité" à gauche.
Même satisfaction du côté du Front de gauche (FG rassemblant notamment le PCF et le PG) qui s'attendait à plus d'une centaine d'élus, "peut-être jusqu'à 130", selon Jean-Luc Mélenchon qui voyait dans ce résultat la validation de sa stratégie visant à refuser de s'afficher avec les leaders du PS et d'EELV.
"On confirme la progression du premier tour: on était en progression en pourcentage et en valeur absolue, et maintenant on progresse en nombre de sièges. On s'installe et on est bien la deuxième force de gauche, derrière le PS et devant les Verts", a ainsi commenté le coprésident du Parti de gauche.
Pierre Laurent, numéro un communiste, s'est lui aussi félicité que le FG soit "la deuxième force à gauche".
Résultats du second tour en %(à minuit)
Extrême gauche : 0,00%
Communiste : 4,88%
Parti de Gauche : 0,21%
Socialiste : 35,75%
Radical de Gauche : 1,53%
Divers gauche : 4,82%
Europe Ecologie/Les Verts : 2,77%
Ecologiste : 0,21%
Régionaliste : 0,14%
Autres : 1,11%
MODEM : 0,95%
Majorité : 2,52%
Majorité-Nouveau Centre : 3,64%
Union pour un Mouvement Populaire : 20,24%
Divers droite : 9,44%
Front National : 11,73%
Extrême droite : 0,06%
Résultats du second tour en sièges (à minuit)
Extrême gauche : 0
Communiste : 94
Parti de Gauche : 4
Socialiste : 660
Radical de Gauche : 34
Divers gauche : 112
Europe Ecologie/Les Verts : 27
Ecologiste : 2
Régionaliste : 2
Autres : 25
MODEM : 14
Majorité : 41
Majorité-Nouveau Centre : 39
Union pour un Mouvement Populaire : 264
Divers droite : 182
Front National : 2
Extrême droite : 1
Les départements qui basculent
Départements pris par la gauche à la droite : Jura, Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire, la Savoie, Réunion et Mayotte, où l'UMP a perdu la majorité. Il faudra attendre l'élection des nouveaux présidents de conseils généraux, le jeudi 31 mars pour en être assuré.
Département pris par la droite à la gauche : Val-d'Oise
Résultats des principales personnalités
Sont réélus : François Hollande (PS, Corrèze), Jean-Christophe Fromantin (DVD, Hauts-de-Seine), Patrick Devedjan (UMP, Hauts-de-Seine), Dominique Bussereau (UMP, Charente-Maritime), François Goulard (UMP, Morbihan), Jean Glavany (PS, Hautes-Pyrénées)
Sont battus : Isabelle Balkany (UMP, Hauts-de-Seine), Dominique Perben UMP, Rhône), Camille de Rocca Serra (UMP, Corse-du-sud), Maxime Gremetz (PCF, Somme), Louis Aliot (FN, Pyrénées-Orientales), Steeve Briois (FN, Pas-de-Calais)
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