Emplois, transition écologique, tarifs de l'énergie... la feuille de route de Ségolène Royal
La ministre de l'Ecologie a promis 100 000 créations d'emplois, tout en restant très prudente sur les dossiers sensibles : écotaxe, nucléaire et Notre-Dame-de-Landes.
Il s'agissait de sa première conférence de presse en tant que ministre de l'Ecologie et de l'Energie. Dans un style très présidentiel, Ségolène Royal a placé, vendredi 25 avril, l'emploi au cœur de sa feuille de route. Voici ce qu'il faut retenir des "chantiers prioritaires" de la ministre.
La création de 100 000 "emplois verts"
"Mon objectif sur les trois ans, c'est de créer 100 000 emplois grâce à cette transition écologique et énergétique", a déclaré Ségolène Royal. Cet objectif, qui concerne notamment les secteurs de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, avait déjà été affiché en décembre 2012 lors d'un séminaire gouvernemental sur la transition écologique et prôné par l'ex-ministre Delphine Batho.
Pour l'atteindre, Ségolène Royal entend notamment mobiliser les "filières", sur des métiers comme l'isolation, les véhicules électriques ou les réseaux "intelligents", en les recevant une à une.
La loi sur la transition énergétique en juillet à l'Assemblée
La loi sur la transition énergétique, qui doit fixer le cadre d'une France moins énergivore et moins dépendante du nucléaire pour sa production d'électricité, sera "achevée dans les prochaines semaines", a-t-elle rappelé. Un texte doit arriver en "commission" à l'Assemblée nationale en "juillet". Ségolène Royal souhaite que "les Français ressentent le plus rapidement possible cette mutation".
Toujours au chapitre énergie, la ministre a annoncé que le deuxième appel d'offres français pour l'éolien en mer, qui concerne deux parcs, au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d'Yeu et Noirmoutier (Vendée), serait attribué "très certainement" la "semaine prochaine". Deux consortiums menés d'une part par EDF et de l'autre par GDF Suez sont en concurrence.
En termes d'efficacité énergétique, elle a indiqué que "toute nouvelle construction devrait être à énergie positive", c'est-à-dire produisant plus d'énergie qu'il en consomme, en commençant par "tous les bâtiments publics", comme les écoles.
La maîtrise des tarifs de l'électricité
La ministre a aussi confirmé son intention de combattre la hausse des tarifs de l'électricité déjà actée après la décision du Conseil d'Etat contraignant le gouvernement à faire payer une facture rétroactive à la plupart des foyers pour la période juillet 2012 à août 2013.
"La réforme du mode de fixation des tarifs de l'électricité (...), j'y tiens tout particulièrement. Je considère que dans le contexte actuel, la hausse quasi automatique des factures d'électricité, c'est quelque chose de très brutal pour les Français", a plaidé Ségolène Royal. "La réflexion est engagée pour maîtriser la hausse des factures sur les trois ans qui viennent".
Cet objectif apparaît d'ores et déjà particulièrement difficile, alors que s'annoncent de très lourds investissements chez EDF dans le nucléaire, les réseaux électriques ainsi que les énergies renouvelables, qui devraient se traduire par des hausses globales d'environ 30% entre 2012 et 2017, selon le régulateur.
Des accélérations sur le plan de la santé
Au-delà de l'énergie, au premier rang de ses priorités, la ministre a aussi souligné ses ambitions en matière de santé : publication "dans les prochains jours" de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens et accélération de l'adoption des plans locaux visant à améliorer la qualité de l'air, dont 21 restent à adopter en France.
Prudence sur l'écotaxe et Notre-Dame-des-Landes
La ministre a remis à plus tard les annonces sur l'écotaxe, dossier toujours dans l'attente d'un "arbitrage" de Matignon. Pour "sortir de cette impasse", la ministre a rappelé que l'objectif était de "trouver un système de financement juste et pérenne pour financer les infrastructures mais qui soit en même temps compréhensible et réalisable".
Sur d'autres dossiers sensibles, Ségolène Royal est également restée prudente, renvoyant la question de la fermeture de réacteurs nucléaires à la future loi sur la transition énergétique et celle du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes à la fin des recours déposés par les opposants.
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