Ségolène Royal a assuré vendredi qu'il n'y avait "aucun pacte pour empêcher les primaires"
"Les primaires ont été promises aux Français, qui doivent pouvoir venir choisir le candidat de la gauche donc je ne veux pas qu'il y ait de malentendu", a déclaré Mme Royal sur Europe 1.
Une mise au point qui fait suite aux propos de Martine Aubry mercredi sur France 2 suggérant une entente entre Dominique Strauss-Kahn, elle-même ou Ségolène Royal.
Depuis, ça grince rue Solférino. L'évocation d'une candidature unique de ce trio passe mal chez les rivaux et candidats potentiels.
Hollande, Valls, Moscovici, agacés
Premier à sortir de ses gonds, François Hollande. "Une élection présidentielle, ce n'est pas un arrangement. On ne se dit pas qu'on va être candidat parce qu'on aura mené telle ou telle négociation ou compromis", a déclaré l'ex-numéro un du PS sur RTL qui se prépare lui-même à concourir aux primaires.
"Une élection présidentielle, c'est une compréhension de son propre pays, une volonté de porter un projet et une capacité de pouvoir traiter les questions difficiles qui nous attendent", a ajouté M. Hollande.
Autre ténor irrité par les propos de la patronne du PS, Manuel Valls. Dans une interview accordée au Parisien vendredi, le député-maire d'Evry et candidat déclaré aux primaires dénonce une formule "incongrue au regard d'une élection présidentielle".
"Le candidat de la gauche en 2012 ne peut pas être issu d'une entente. Il doit tisser un lien direct avec les Français qui n'en peuvent plus de Nicolas Sarkozy" fait-il valoir. "Un amalgame de trois personnes qui ont des différences de fond se ferait au mépris d'un projet clair. Il n'aboutirait qu'à un consensus mou, fruit du plus petit dénominateur commun. Ce serait un désastre" prévient encore l'élu d'Evry.
Pour Pierre Moscovici, qui pourrait être candidat si Dominique Strauss-Kahn ne l'était pas, c'est le principe même des primaires qui est fragilisé. "Nous sommes en train de lancer nos primaires, et on ne peut pas à la fois les ouvrir et (...) les fermer", a-t-il expliqué sur Radio Classique, jugeant les propos de Martine Aubry "pour le moins bizarres".
Fabius calme le jeu
Au-dessus des querelles intestines, l'ex-Premier ministre Laurent Fabius s'est posé en conciliateur. "Si on veut gagner, il faut une unité" et "si on veut une unité des socialistes, les principaux leaders ne vont pas tous se présenter les uns contre les autres", a-t-il argumenté sur Europe 1. "Il n'y a pas du tout d'arrangement. Simplement, on ne va pas avoir quinze candidats", a-t-il dit.
A l'appui de ses propos, l'évocation du passé et de l'accord entre Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et lui-même lors de la succession de François Hollande à la tête du PS. Aujourd'hui, "Ségolène Royal s'associe à cela, c'est une bonne chose", a-t-il ajouté estimant cependant que DSK "semble être aujourd'hui le mieux placé" pour l'emporter à la présidentielle.
La belle unité de façade qui avait prévalu lors des Universités de la Rochelle semble loin. Après les dissensions autour du rapport sur l'égalité réelle, les primaires, qui devaient inaugurer une nouvelle ère au PS, semblent au contraire cristalliser les rivalités.
En dépit de la faible popularité de Nicolas Sarkozy, les socialistes devront faire taire leurs égos et jouer plus collectif s'ils veulent l'emporter en 2012.
D'autant qu'au sein de la majorité, Jean-François Copé, ne perd pas de temps. Une semaine jour pour jour après sa nomination à la tête du parti, il a présenté mercredi ses trois idées pour réorganiser le parti... une réorganisation au service de la réélection de l'actuel chef d'Etat en 2012, a assuré M. Copé mais qui pourrait aussi servir ses ambitions personnelles pour 2017.
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