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Sécu : le gouvernement serre la vis des dépenses de santé

Le déficit du régime général de la Sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) devrait être ramené en 2014 à 12,9 milliards d'euros, contre 16,2 milliards en 2013. C'est ce qu'a annoncé le gouvernement lors de la présentation du budget ce jeudi.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Philippe Wojazer Reuters)

Le déficit de la Sécurité sociale s'améliorerait de 3,4 milliards d'euros, ce qui le ramènerait à un niveau proche de ce qu'il était avant la crise de 2008, souligne le gouvernement ce jeudi dans le dossier de présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 (PLFSS). Cette annonce confirme l'information rendue publique mercredi à l'issue du Conseil du ministres.

Dans le détail, la branche maladie afficherait un déficit de 6,2 milliards d'euros en 2014, la branche vieillesse de 1,2 milliard, la branche famille de 2,3 milliards tandis que la branche "accidents du travail" présenterait un excédent de 100 millions d'euros.

Déficit ramené à quatre milliards en 2017

Le déficit du FSV, qui finance les cotisations retraite des chômeurs et le minimum vieillesse, se creuserait en 2014, à 3,2 milliards (2,7 milliards en 2013). Le gouvernement prévoit en outre de ramener le déficit du régime général et du FSV à 4 milliards en 2017.

Pour 2014, le budget de la Sécu prévoit 4 milliards d'euros d'économies, en grande partie sur les dépenses de santé (2,9 milliards). Deux milliards d'euros seront par ailleurs transférés des recettes de l'Etat vers la Sécurité sociale, notamment vers la branche famille qui bénéficiera du coup de rabot du quotient familial.

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De nouvelles recettes, liées notamment à la hausse des cotisations retraite dans le cadre de la réforme qui doit être examinée le 7 octobre à l'Assemblée, apporteront 2,2 milliards d'euros.

Mais c'est sur la branche maladie, la plus déficitaire des quatre branches de la Sécu (maladie, retraite, famille, accidents du travail) que va porter l'essentiel de l'effort. Son déficit de 7,7 milliards représente 57% du déficit du régime général contre 44% en 2012.

Marisol Touraine a annoncé jeudi "un effort historique " sur les dépenses de santé. Ne pas s'y atteler, "c'est prendre le risque de la privatisation ", a-t-elle ajouté. Ces dépenses, qui augmentent naturellement chaque année en raison du vieillissement de la population et des nouvelles pathologies, ne devront pas progresser de plus de 2,4% en 2014, soit le niveau le plus bas dans un budget depuis 1998.

440 millions d'économies sur les hôpitaux

Le tour de vis portera sur les médicaments, les tarifs dans certaines spécialités ou la maîtrise médicalisée.

Sur les médicaments, Marisol Touraine a créé la surprise en annonçant dans Les Echos des expérimentations dans quelques pharmacies de vente de médicaments à l'unité pour maîtriser encore mieux les dépenses.

Par ailleurs, selon le projet de budget, 440 millions d'euros d'économies seront faites sur les hôpitaux, 1,76 milliard sur les soins de ville. Une économie de 120 millions est prévue sur les prix des dispositifs médicaux (pansements, fauteuils roulants...).

L'effort sur les dépenses est d'autant plus important que le président de la République a assuré qu'il n'y aurait pas de nouvelle taxe pour améliorer les comptes de la Sécu.

Le gouvernement a confirmé en revanche que l'avantage fiscal dont bénéficient les salariés sur les contrats complémentaires en entreprise (mutuelles, assurances ou institutions de prévoyance) serait supprimé pour financer l'assurance maladie.

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