Sarkozy veut apaiser la polémique sur l'Hôtel de la Marine
Que va devenir l'Hôtel de la Marine ? Ce magnifique bâtiment, situé place de la Concorde à Paris, fut d'abord le garde-meubles de Louis XV quand la place était Royale. L'état-major de la Marine y loge depuis 1789. C'est là que la condamnation de Louis XVI fut signée, tout comme l'abolition de l'esclavage en 1848.
Inutile de préciser que c'est là l'un des joyaux du patrimoine national.
Pourquoi cette polémique, alors ? Parce que l'état-major de la Marine nationale va déménager en 2014. Pour rejoindre le futur "Pentagone à la française" qui doit voir le jour au sud de Paris, à Balard.
Que va devenir le bâtiment ? “Il n'est pas question que l'Etat vende l'hôtel de la Marine, l'aliène, il n'en est pas question”, a martelé Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux à l'éducation et à la culture. De fait, il n'en a jamais été question... Ce qui est prévu, c'est un bail emphytéotique dont la durée reste à définir.
Un appel d'offres a été lancé, ouvert d'abord jusqu'au 17 janvier, puis prolongé jusqu'au 7 février. Trois projets privés tiennent la corde : la Royale, un ensemble de commerces et de suites de grand luxe ; la maison Europe-Chine ou une Cité de la gastronomie.
“L'appel d'offres qui a été ouvert, c'est pour savoir qu'est-ce qu'on met dedans ” a expliqué le chef de l'Etat. “Je pense que la meilleure façon de clore toutes les polémiques, c'est qu'avec Frédéric Mitterrand, nous mettions en place une commission composée de gens indépendants, la semaine prochaine, pour voir quelle est la meilleure utilisation de l'hôtel de la Marine”.
Car de nombreuses personnalités, dont l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, ont signé une pétition pour que l'Hôtel de la Marine reste dans le giron de l'Etat. Pour éviter que le lieu ne soit transformé en hôtel de luxe - il y en a suffisamment dans la capitale... 4.000 personnes l'ont paraphée.
Des historiens suggèrent par exemple que le bâtiment abrite la future Maison de l'histoire de France - qui doit être installée aux Archives nationales. Ou un musée de l'esclavage...
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